NOUS AVONS LU
sur le Net
 

Cherbourg. La tablette dans les écoles maternelles fait débat

Ouest-France, Publié le 13 mars 2018.

   Ils sont une dizaine de professionnels à avoir créé le collectif « Lâche ton écran » à Cherbourg-en-Cotentin le 30 janvier et a dénoncé les effets négatifs des tablettes. Leur pétition a déjà récolté 627 signatures.

   Les écrans font débat. À Cherbourg, les élus et l'Éducation nationale ont décidé d'équiper toutes les écoles primaires et maternelles du territoire de tablettes numériques d'ici 2019. Ils voient, au travers du numérique, la modernisation des apprentissages et des élèves plus motivés qu'avec le traditionnel papier et crayon. « C'est devenu incontournable pour améliorer les conditions d'enseignement et favoriser la réussite éducative », expliquait le maire, Benoît Arrivé en janvier (Ouest-France du 22 janvier).

   Quant au directeur de l'académie, il ajoutait : « Cet outil va nous permettre d'arriver à nos objectifs : lire, écrire et compter tout en développant l'autonomie des enfants et le respect d'autrui. D'autant que les enfants sont plus motivés. Il faut l'admettre, c'est plus attractif que les manuels ». Les enseignants, eux, ressentent une classe plus concentrée et un gain de temps dans la préparation des cours. Une enveloppe de 1,7 million d'euros financée à hauteur de 50 % par l'Éducation nationale est prévue.

   « Toutes les études, sans exception, prouvent que les écrans sont néfastes à la santé des enfants. Les tablettes relèvent d'une question de santé publique. On le vit au quotidien. Nous sommes catastrophées de ce qui se passe. D'ailleurs, les pays comme les États-Unis qui en ont fait l'expérience, reviennent au papier crayon », lâchent Agnès Lelion, psychologue clinicienne et psychothérapeute, Maud Pasquet et Isabelle Coupeaux orthophonistes.

   Toutes trois sont membres du collectif « Lâche ton écran » qui vient de voir le jour et a déjà récolté plus de 600 signatures de soutien sur sa pétition en ligne : « On ne comprend pas cet emballement. On est comme dans l'urgence sans se donner le temps de réfléchir. D'autant qu'il existe un collectif national de la surexposition aux écrans. Comment le ministère de la Santé et de celui l'Éducation nationale ne communiquent pas ? En faisant entrer le numérique à l'école, on rajoute de l'écran. »

Surtout pas de tablette en maternelle

   « Nous ne sommes pas contre l'outil mais c'est de l'usage qui en est fait. Surtout pas de tablette dans les écoles maternelles, lancent-elles comme un appel au secours. Nos cabinets sont surchargés d'enfants qui ont un retard dans le développement ou des problèmes de comportement. Nous avons des délais d'attente en moyenne d'un an. On en est à faire de la prévention par téléphone. »

   Trois questions sont récurrentes : « Mon enfant a un retard du langage, de lecture... Est-ce que votre enfant entend bien ? Oui. Est-ce qu'il voit bien ? Oui. Et question écran ? C'est beaucoup. Il est calme pendant ce temps ». Le mal est là.

   Leur constat : des problèmes visuels avec une réduction du champ visuel, des difficultés à se repérer dans le temps et dans l'espace, un retard dans les apprentissages et puis, des enfants qui ne sortent pas de la toute puissance infantile avant l'âge parfois de l'adolescence au lieu de quatre ans. « D'où des petits monstres incontrôlables dans leurs colères qui usent leurs parents. » Des difficultés que le collectif se prépare dans les jours à venir à expliquer aux élus et à l'Éducation nationale à l'occasion d'une table ronde.

   35 : c'est le nombre d'heures passées devant les écrans en une semaine, par enfant, sans tenir compte du temps qui sera ajouté dans écoles. Alors qu'il y a dix ans, l'enfant y passait sept heures.

https://www.ouest-france.fr/normandie/cherbourg-en-cotentin-50100/cherbourg-la-tablette-dans-les-ecoles-maternelles-fait-debat-5617558

NDLR-EPI : le gras est de la rédaction d'Ouest-France.
L'Éducation nationale toujours à la pointe de la réflexion ! Qu'en pense le ministère de la Santé ?

___________________
Association EPI
Avril 2018

Accueil

Nous avons lu