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Les sénateurs pointent ces « réformes contestables dont le financement repose sur les « collectivités »

PLF 2016, publié le mercredi 25 novembre 2015.

Le plan numérique : « un gaspillage d'argent public au service d'un affichage politique » ?

   Troisième réforme montrée du doigt : le plan numérique pour l'éducation, « pour lequel 192 millions d'euros sont prévus en 2016, mais dont seulement 24 millions sont inscrits au sein de la mission "Enseignement scolaire" afin de financer la formation des personnels », a pointé Jean-Claude Carle. Il mentionne les autres crédits provenant du deuxième programme d'investissements d'avenir (PIA2, à hauteur de 138 millions d'euros, pour l'équipement, l'achat de ressources numériques et la mise en place d'un « environnement technologique adapté », sur la durée du programme), ainsi que de l'appel à projets « e-FRAN » piloté par la Caisse des Dépôts (30 millions d'euros – venant aussi du PIA 2 – pour l'acquisition et le développement de ressources numériques, voir notre article Localtis ci-contre du 13 octobre 2015).

   À part ça, « le financement du plan numérique repose essentiellement sur les collectivités locales ; l'État contribuera à hauteur d'un euro pour chaque euro dépensé par les conseils départementaux. Ces derniers devront également assurer à leurs frais la maintenance des équipements, pour un coût non négligeable », a soulevé le rapporteur, ajoutant que « les expériences précédentes, notamment en Corrèze, se sont révélées des échecs (2), et qu'une étude de l'OCDE montre que les pays qui obtiennent les meilleurs résultats aux enquêtes Pisa sont ceux qui intègrent le moins les outils numériques à l'école ».
http://www.oecd.org/fr/edu/scolaire/Connectes-pour-apprendre-les-eleves-et-les-nouvelles-technologies-principaux-resultats.pdf

   Dès lors, « nous pouvons nous interroger sur la plus-value pédagogique d'un tel investissement », estime-t-il, craignant que « ce plan numérique ne constitue qu'un gaspillage d'argent public au service d'un affichage politique ». Selon lui, « il conviendrait plutôt de limiter l'exposition des élèves aux écrans dans le cadre scolaire et de concentrer les moyens sur l'acquisition des fondamentaux ».

(2) Le rapport de la commission fait référence à un rapport de l'Igen sur le plan « Ordicollège 19 » mis en oeuvre par le conseil départemental de Corrèze entre 2008 et 2015. L'Igen a constaté : « Les ordinateurs sont rarement utilisables [dans la classe] par tous les élèves (en moyenne un tiers des ordinateurs est manquant : panne ou oubli) », alors que « les élèves comme leurs parents déclarent que l'usage des matériels au domicile est d'ordre presque uniquement ludique ».

http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite& jid=1250269913478& cid=1250269908087

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