NOUS AVONS LU
 

Le monde selon Étienne Klein

Recueil des chroniques diffusées dans le cadre des « Matins » de France Culture de septembre 2012 à juillet 2014. Éditions Flammarion, Champs sciences, 2014, 332 pages, 15 €.

   Nous ne résistons pas au plaisir de faire connaître ces chroniques d'un physicien qui a l'art de vulgariser avec humour, en 6 minutes d'antenne, la science contemporaine.

   Juste deux passages (qui rejoignent les réflexions de nombre d'entre nous) pour vous donner l'envie de lire ces courtes chroniques :

Page 38 : « La dictature du simple : Tous ceux qui écrivent des livres de physique destinés à un « public large » savent d'expérience que les éditeurs insistent pour que le moins de choses possibles soient supposées connues des lecteurs. Cette demande est-elle à mettre sur le compte d'un souci démocratique louable, celui de toucher le plus grand nombre de personnes ? Ou bien prend-elle simplement acte du fait qu'il serait devenu plus difficile qu'avant de transmettre les connaissances scientifiques ?

Je penche plutôt pour la seconde hypothèse. Car quoi qu'on en dise, nous vivons moins dans une « société de la connaissance » que dans une société à l'aise avec la technique, une technique de plus en plus conviviale et de plus en plus causante : nous utilisons avec aisance les appareils issus des nouvelles technologies, mais sans presque rien savoir des principes scientifiques dont elles découlent. Qui sait comment fonctionne un téléphone portable, et qui a besoin de le savoir ? Un enfant de cinq ans le manipule aussi habilement qu'un major de Polytechnique. Mais, justement, par leur facilité d'usage, les nouvelles technologies sont finalement devenues des produits masquant : elles cachent les connaissances dont elles dérivent. Leur usage ne nous éduque pas et on ne peut donc guère compter sur leur diffusion croissante pour distiller un peu de science dans la société. »

Page 53 : « Les moutons de Dirac : Aujourd'hui, on tweete beaucoup, on tweete même pour un rien, du moins assez souvent pour ne rien dire. C'est une loi du genre : plus il y a de modes de communication, plus cela permet l'auto-célébration, la promotion de la vétille au rang d'épopée du genre humain et une polyphonie de l'insignifiance.

Aussi, pour me placer à contre-courant de cette tendance au bavardage, je voudrais évoquer la mémoire d'un physicien qui fut un champion olympique en matière de discrétion verbale, un type qui pensait qu'on ne doit parler que pour dire des choses vraies et qui était donc quasi mutique. Ce physicien, c'est Paul Dirac. (...) »

   Bonne lecture.

http://editionsdesequateurs.fr/aParaitre/Essais/LeMondeSelonEtienneKlein

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Avril 2015

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