bas de page
 

Bonne et moins bonnes nouvelles
 

   Bonne nouvelle, le nombre de postes ouverts au CAPES NSI (« Numérique et Sciences Informatiques ») pour 2021 est en augmentation [1] :
Public : CAPES externe : 60 postes ; 3e concours : 20 postes.
Privé : CAFEP : 8 postes ; 3e concours CAFEP : 6 postes.

   Pour rappel, les chiffres de la session de 2020 [2] :
Public : CAPES externe : 30 postes ; 3e concours : 7 postes ;
pour le privé : CAFEP : 10 postes ; 3e concours CAFEP : 7 postes.

   Il restera à s'assurer que les postes seront bien déployés sur tout le territoire, avec comme objectif pour tous et toutes. Il faudra aussi veiller à ce que certains collègues ne soient pas écartés de l'enseignement de NSI alors qu'ils ont fait d'énormes efforts pour se former (DIU notamment). Surtout dans une période où ce n'est pas le « trop plein » qui menace.

   Par ailleurs, le compte n'y est toujours pas pour l'enseignement de SNT en seconde qui concerne tous les élèves.

Modifier le calendrier du baccalauréat 2021

   La réforme du lycée et du baccalauréat, imposée par le ministère contre l'avis des professeurs, nuit à la qualité du travail des élèves de Première et de Terminale. La crise sanitaire aggrave les méfaits de la réforme. Le calendrier du nouveau baccalauréat constitue un véritable marathon dont personne, et encore moins les élèves, ne sortira vainqueur. Pourquoi ce régime imposé d'évaluation permanente qui se confirme [3] ?

   L'année scolaire en cours n'a rien de normal. Les élèves ont commencé leur année avec le poids d'une année scolaire 2019-2020 perturbée. Cela s'est senti dès le début de l'année sur les apprentissages. Le passage à une organisation hybride des enseignements était nécessaire d'un point de vue sanitaire [4]. Mais sans réel cadrage national, il conduit à une diversité d'organisations (demi-groupes selon des modalités d'alternance différentes, roulement par niveau, les élèves ne sont alors dans l'établissement que 50 % du temps, maintien à 100 % en présentiel) entraînant clairement une rupture d'égalité entre les élèves. Les épreuves arrivent bien trop tôt et trop vite et font peser une lourde pression sur les élèves et les enseignants, engagés dans une course contre la montre dans un contexte déjà anxiogène. Les problèmes concrets ne manquent pas, par exemple comment organiser toutes les épreuves de spécialité en deux jours au regard du nombre de combinaisons possibles dans un lycée ? Les délais de correction imposés sont intenables.

   Tout cela a nécessairement des conséquences pédagogiques. Il est impossible de faire comme si cette année était normale. Les épreuves pour mi-mars sont impossibles. Il est indispensable d'aménager les programmes et les examens. Des annonces doivent absolument être faites avant les vacances de Noël afin de ramener le plus rapidement possible une forme de sérénité chez les personnels et les élèves.

   Les membres de la Conférence des associations de professeurs spécialistes, des organisations syndicales et des syndicats lycéens [5] demandent pour cette année :

  • le report à juin des épreuves de spécialité, pour laisser aux élèves le temps d'y être effectivement préparés ;

  • la suppression de l'épreuve du Grand oral ;

  • un aménagement de toutes les épreuves du baccalauréat ;

  • une limitation des contenus des programmes attendus pour les épreuves.

   Et ils demandent pour les années à venir une remise à plat de la réforme et de ses conséquences pédagogiques.

   Le syndicat des IA-IPR demande le report des épreuves de spécialité et s'associe à la demande d'une année blanche pour le Grand oral [6].

Le distanciel

   Dans nos précédents éditoriaux nous mentionnions les questions posées par le distanciel, ainsi l'aggravation des inégalités scolaires [6]. Nous indiquions que les enseignants rencontraient des problèmes techniques [7]. Nous rappelions que l'enseignement c'est des apprentissages cognitifs mais aussi des relations humaines et dénoncions cette obsession de faire des économies l'objectif suprême [8].

   Des enseignants et des lycéens ont accepté de s'exprimer sur leurs conditions de travail à géométrie variable depuis la rentrée des vacances de la Toussaint, malgré les « contraintes » de l'article 1er de la loi pour « une école de la confiance » [9]. Le distanciel pour les lycéens est plus perturbateur que formateur. Enseignants et lycéens jonglent entre distanciel et présentiel avec plus ou moins de bonheur et de résultats. C'est usant, chronophage. Des élèves disparaissent des radars. C'est le règne de l'improvisation. Les adolescents vivent une vraie rupture sociale et se sentent isolés. Ils ont besoin de sécurité. Or l'insécurité ambiante perturbe les choix qu'ils commencent à poser sur leur avenir. Et les adultes transmettent leur stress. Les enseignants ont du mal à comprendre l'obstination du ministère à vouloir mettre leurs élèves dans des situations d'échec et de détresse psychique.

   Il serait plus judicieux de recruter des professeurs sur les listes complémentaires des concours de recrutement, de reporter les épreuves et d'alléger les programmes !

Jean-Pierre Archambault
Président de l'EPI

NOTES

[1] https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042575884

[2] https://www.epi.asso.fr/revue/articles/a1912a.htm

[3] https://www.epi.asso.fr/revue/articles/a2010a.htm

[4] Invité de la matinale de France Inter, le Pr Éric Caumes décrypte les raisons de la lenteur du reflux qui menace le déconfinement prévu le 15 décembre prochain : « Le fait que ça stagne s'explique par le fait qu'il y a toujours des contaminations en milieu scolaire, et après, ça se transmet dans les familles », explique le chef de service en maladies infectieuses à la Pitié-Salpêtrière, en reconnaissant que l'objectif des 5 000 contaminations par jour ne sera pas atteint à la date prévue.

[5] https://www.snes.edu/article/petition-bac-2021-des-amenagements-indispensables/

[6] https://www.syndicat-ia.fr/wp-content/uploads/2020/12/Bac_2021.pdf

[7] https://www.epi.asso.fr/revue/articles/a2004a.htm

[8] https://www.epi.asso.fr/revue/articles/a2006a.htm

[9] https://www.midilibre.fr/2020/11/27/montpellier-le-distanciel-pour-les-lyceens-plus-perturbateur-que-formateur-9223209.php

haut de page
Association EPI
Décembre 2020

Accueil Articles