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Des formations universitaires en informatique
à Hô Chi Minh-Ville :
une coopération franco-vietnamienne depuis 2007

Olivier Baudon, Fabien Baldacci
 

Olivier Baudon et Fabien Baldacci sont enseignants-chercheurs en informatique (Maîtres de conférences) à l'Université de Bordeaux, et effectuent leur recherche au LaBRI, le Laboratoire Bordelais de Recherche en Informatique, qui est une unité mixte de recherche du CNRS. Ils participent à des actions de formation à Hô Chi Minh-Ville.

Une coopération depuis 2007

   La coopération a débuté en 2007. Le gouvernement français a souhaité mettre en place un organisme, le Pôle Universitaire Français (PUF), avec pour but d'exporter des formations françaises dans un pays où la concurrence internationale est forte, notamment avec l'Australie, cela sans préoccupation de francophonie. Pour l'informatique, le PUF a fait appel aux universités Bordeaux 1 et Paris 6. Avec cette délocalisation de filières françaises, les étudiants n'ont pas besoin de venir en France. Au début, une partie du financement du PUF sera pris en charge par l'État français, avec une codirection franco-vietnamienne. Puis le financement français cessera et le PUF deviendra entièrement vietnamien.

Génie logiciel et réseaux

   Au départ, la formation souhaitée pour l'informatique était du niveau Master (1re et 2e années), avec deux spécialités : génie logiciel, pilotée par Bordeaux et réseaux, pilotée par Paris. La spécialité réseaux s'est arrêtée en 2017, de par la difficulté à recruter des étudiants qui sont davantage intéressés par la filière génie logiciel (programme identique à celui de Bordeaux).

   Cette formation de deux ans s'adressera à des étudiants vietnamiens titulaires d'une licence d'informatique obtenue au Vietnam. Les enseignants français feront les cours en anglais et des enseignants vietnamiens assureront les travaux dirigés. Les cours auront lieu la journée, 14 missions de deux semaines d'enseignants français se succédant pendant une année.

Un DUT

   Puis un DUT d'informatique en français se mettra en place, accompagné d'une 3e année de licence.

   D'autre part, le Master passera en cours du soir, les étudiants étant nombreux à aller travailler après la licence. En conséquence, la formation aura lieu le soir et le samedi, les étudiants continuant à travailler. Des enseignants vietnamiens, titulaires d'un master français, interviennent, ce qui facilite leur promotion.

Les étudiants vietnamiens

   Chaque année, depuis le début, il y a une vingtaine d'étudiants. Certains viendront faire leur stage en France et une vingtaine de thèses seront soutenues à Bordeaux. On connaît la réserve des Vietnamiens. En licence, les étudiants ont plutôt tendance à ne pas poser de questions et il est difficile de les faire répondre quand on les interroge. C'est moins vrai en master, peut-être parce qu'ils travaillent dans des entreprises internationales.

Un pays attachant qui se développe

   Fabien et Olivier sont « fidèles au poste ». Il n'a jamais manqué d'enseignants français pour intervenir : un bouche-àoreille efficace et le plaisir d'aller dans un pays attachant. Un pays qui se développe : beaucoup d'immeubles sortent de terre à Hô Chi Minh-Ville et les motos et les voitures se substituent aux vélos ; on ne voit plus les mendiants qu'il y avait encore à la fin de la décennie 2000, manifestement les conditions de vie s'améliorent. Et les entreprises informatiques se multiplient.

Propos recueillis par Jean-Pierre Archambault.

Olivier Baudon
Fabien Baldacci

Paru dans Perspectives France-Vietnam, n° 112, mars 2020 page 22.
https://www.aafv.org/wp-content/uploads/2020/03/Perspectives-112.pdf

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Avril 2020

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