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Du CP à la Terminale, suivre les cours sans sortir de chez soi

Kira Mitrofanoff dans Challenges, 4 septembre 2014.

   La version française de la Khan Academy arrive aujourd'hui en France. Dans le reste du monde, cette plate-forme d'apprentissage en ligne gratuite compte 10 millions d'utilisateurs.

   Soutenue aux États-Unis par la fondation de Bill et Melissa Gates, la Khan Academy bénéficie en France du soutien de la fondation Orange.

   C'est le grand homme de cette rentrée des classes. Mais Salman Khan a séché sa leçon inaugurale en France. Cet américain de 38 ans, classé dans les 100 personnalités les plus influentes du monde par le magazine Time, a peur de l'avion. Mardi 2 septembre, ce sont donc ses équipes et celles de Bibliothèques sans frontières (BSF), partenaire du projet, qui ont lancé la Khan Academy en version française. Cette plate-forme d'apprentissage en ligne, entièrement gratuite, est soutenue par la fondation Bill et Melinda Gates aux États-Unis. Elle compte déjà 10 millions d'utilisateurs par mois.

   En France, c'est la fondation Orange qui a financé son développement. Une offre éducative révolutionnaire, selon Jérémy Lachal, directeur de BSF, qui vise à réinventer l'art d'enseigner : la théorie s'acquiert chez soi par ordinateur ; les exercices pratiques en classe avec l'aide du professeur.

   Au menu de la version française, plus de 2 000 séquences vidéo sont disponibles : de courtes leçons animées qui n'excèdent pas 10 minutes pour apprendre les maths du CP à la Terminale, mais aussi la biologie, la physique et la chimie. Sur un tableau dynamique, les règles de la soustraction ou la division cellulaire prennent sens de manière ludique. Le portail met aussi en ligne des milliers d'exercices interactifs et un outil de suivi personnalisé des élèves. « Chaque notion est découpée en brique de savoir élémentaire, explique Jérémy Lachal. Il faut la valider avec des exercices pour passer à la suivante. »

L'Éducation nationale hésitante

   Une telle offre devrait susciter l'enthousiasme des professeurs mais l'Éducation nationale se tient à distance. « On nous a fait comprendre que l'État ne souhaitait pas soutenir notre plate-forme », indique BSF. Et comme souvent, chacun, des services du ministère aux collectivités locales, préfère développer son propre projet. Canopé propose 129 films et 122 fiches pédagogiques sur les savoirs fondamentaux. Un service d'aide aux élèves en difficulté, baptisé D'Col, a été ouvert avec le CNED (Centre national d'éducation à distance). De même, le Conseil général du Loiret annonce le lancement d'une application mobile, Mdo'J, pour ses 34 000 collégiens avec un accès à des sites d'aide aux devoirs. Et la région Auvergne s'est associée à la société Maskott pour faire entrer les nouvelles technologies à l'école dans le cadre du programme national Tactiléo.

   Car la révolution numérique débarque enfin dans les classes. Ainsi, en Seine-Saint-Denis, le nouveau collège Pierre-Curie de Bondy, comme les onze autres collèges du département inaugurés mardi 2 septembre, est doté de classes informatisées à raison d'un poste pour deux élèves, d'ordinateurs portables, de tablettes numériques, de vidéoprojecteur interactif et même d'une imprimante 3D pour la technologie ! Il était temps car la France est très en retard. Mais si l'école est à la traîne, dans les foyers, la conversion est faite. Ainsi, selon l'étude Ipsos-Junior Connect, parue en mars, les 13-19 ans passent 11 heures 45 en moyenne par semaine sur Internet et 90 % d'entre eux utilisent des applications mobiles !

300 000 leçons et exercices

   DigiSchool, le leader français de l'éducation en ligne gratuite avec 6,5 millions d'utilisateurs, l'a bien compris. Il mise à fond sur le mobile pour séduire les jeunes. Là encore en marge de l'Éducation nationale. « Notre application de révision du bac a été téléchargée 300 000 fois, indique Thierry Debarnot, son cofondateur, cela signifie que nous touchons près d'un bachelier sur deux. »

   Cette start-up lyonnaise propose quelque 300 000 leçons, exercices et vidéos. En échange, il demande aux internautes de créer un compte avec nom, âge, niveau d'études, spécialisation et adresse mail. En moyenne, ils restent 10 minutes quand ils se connectent via une application contre seulement 3 minutes par session sur le web. « Ils n'ont pas plusieurs écrans ouverts comme sur leur PC, ils sont donc plus concentrés. » Quant à Acadomia, le leader de l'accompagnement scolaire, il développe une plate-forme internet baptisée Acadomia 365. Désormais, l'élève peut suivre des cours avec un professeur avec une caméra web ou participer à une classe virtuelle. Mais contrairement à la Khan Academy, ici, l'offre est payante.

http://www.challenges.fr/entreprise/20140902.CHA7180/du-cp-a-la-terminale-suivre-les-cours-sans-sortir-de-chez-soi.html

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Octobre 2014

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