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L'informatique dans l'enseignement

Études et Recherches - SNES-FEN - 1980
 

Brochure de 112 pages du groupe de travail « informatique » sous la coordination de Jacques Baudé, Annette Krakowski, Jean-François Rey et Nicole Rodriguez. Extrait des annexes (pages 110 et 111).

Informations de dernière minute

À propos du rapport du professeur Jean-Claude Simon au président de la République sur L'éducation et l'informatisation de la société [1].

   Ce rapport a été élaboré à partir d'un travail collectif (un groupe de travail central et douze « groupes de réflexion ») et à partir de diverses consultations, dont celle du SNES.

   Jean-Claude Simon insiste dans cet ouvrage sur l'importance du phénomène informatique au plan de la société, notamment à propos de l'information, de la communica tion et de l'éducation ; ce qui le conduit à formuler 21 propositions au président de la République.

   Citons quelques extraits qui nous ont semblé significatifs de sa démarche et qui concernent plus particulièrement les problèmes relatifs à la connaissance et à l'enseignement.

« ... La science informatique modifie notre façon de représenter les phénomènes, qu'ils soient physiques, économiques, linguistiques, biologiques ou autres. Par exemple, elle renouvelle notre façon de coder l'image, la parole, l'idée, le langage. À ces titres, elle intéresse pratiquement tous les domaines de connaissances scientifiques et littéraires. (...) »

« L'informatique n'est pas constituée par le « calcul numérique » mais bien plutôt par le traitement des données textuelles. (...) »

« Une éducation informatique est nécessaire parce que l'informatique est un phénomène important dans l'ordre de la connaissance, que ses idées vont se diffuser dans les autres disciplines qui ont besoin de ses méthodes et de son langage et que ses con séquences seront essentielles pour nos sociétés. Il faut donc l'enseigner à tous les jeunes Français. (...) »

« L'Informatique est une discipline carrefour. (...) »

« Mais l'on peut douter qu'en tapotant sur leur terminal les jeunes élèves, aussi brillants soient-ils, arrivent à redécouvrir ce que des milliers de chercheurs ont péniblement trouvé en vingt années. (...) »

« II est important de noter que, nulle part, les machines à enseigner n'ont remplacé le professeur, pas plus que le livre n'a fait disparaître l'enseignement magistral. Rien ne peut remplacer le dialogue, le contact humain, encore faut-il qu'il existe vraiment et ne soit pas dérisoire. (...) »

« Une forme ou une autre d'EAO n'est pas le remède miracle aux problèmes de pédagogie, qui sont avant tout des problèmes humains (...) Il ne s'agit donc pas de généraliser à tout prix, sous un prétexte de modernité. Mais nous suggérons des extensions cas par cas, chaque fois que l'intérêt pédagogique sera prouvé et que le professeur responsable sera volontaire. (...) »

« Les besoins en informaticiens. Le rapport Tebeka estime qu'en 1985 les effectifs de spécialistes informatiques devraient atteindre 231 000 personnes. Ce qui, compte tenu du renouvellement, demande la formation sur 5 ans, de 145 000 personnes environ. (...) »

   C'est dans cet esprit que le professeur Simon a formulé 21 propositions [2].

   Il préconise :

  • une formation à l'informatique pour tous, de l'ordre de deux cents heures avec, comme mesure transitoire, la création progressive d'une option « de formation à l'informatique » ouverte à tous, de cent heures au collège (4e, 3e) et de cent heures au lycée (2nd et lre) ;

  • la création d'un Capes et d'une agrégation d'éducation informatique « au niveau des lycées et d'une bivalence informatique » pour les professeurs de collège ;

  • des professeurs associés provenant de l'industrie informatique pourront être nommés, sous certaines conditions, à préciser.

   D'autre part, (...) des enseignements d'informatique doivent être introduits ou renforcés dans les enseignements techniques.

(...) Il est demandé de créer des grandes écoles d'ingénieurs informatique (...)

(...) Dans la ligne de l'expérience des 58 lycées et de la mise en place des 10 000 micros, former dans les lycées et collèges, des « sections informatisées » regroupant les professeurs qui, sur la base du volontariat, désirent utiliser pour leurs enseignements l'EAO directif ou non directif (...)

(...) Création d'une banque de didacticiels et d'un réseau de distribution, si possible interconnectant les établissements informatisés entre eux.

   Échange de didacticiels avec l'étranger, en particulier échange de professeurs avec leurs didacticiels en provenance du Québec (...).

(...) Une qualification est demandée aux enseignants qui utiliseront certains moyens informatiques. Cette qualification sera déterminée par l'Inspection générale.

(...) Utilisation d'EAO pour aider les élèves qui n'atteignent pas un niveau suffisant dans « les capacités de base », avant leur entrée en 6e (...).

(...) L'utilisation de moyens informatiques dans la formation des adultes, l'enseignement à domicile

   Il propose en outre la création d'un « centre d'études fondamentales sur l'apprentissage » et d'une « fondation de l'audiovisuel » à buts culturels et éducatifs.

   Ces quelques éléments, extraits du rapport du professeur Simon, soulignent si besoin était, l'actualité des problèmes abordés et la nécessité de la présence syndicale active et vigilante pour que l'opération engagée, dotée des moyens nécessaires, puisse se dérouler sur de bons rails.

NOTES

[1] Voir la rubrique Historique des TICE 
http://epi.asso.fr/revue/histosom.htm#h80simon

[2] Récapitulatif des propositions du rapport de Jean Claude Simon.
http://epi.asso.fr/revue/histo/h80simon.htm

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Septembre 2014

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