Technologies Sans Frontières – T.S.F.

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http://www.technologiesansfrontieres.org
 

   Technologies Sans Frontières (TSF) est une association internationale sans but lucratif qui a pour objectif de promouvoir toutes les technologies avancées en vue de :

  • venir en aide aux plus démunis où qu'ils soient et d'où qu'ils viennent (Afrique, Kosovo, banlieues...) ;

  • de favoriser l'accès à la connaissance, à la formation, aux biens et aux services afin d'améliorer leurs conditions de vie ;

  • de favoriser leur autonomie dans tous les domaines de la vie courante, tels que la santé ou l'éducation.

Pourquoi des Technologies ?

   Une très grosse partie de notre existence au quotidien est sous-tendue par les technologies, que l'on veuille le reconnaître ou non, qu'on l'accepte ou non. Il est par exemple évident pour tout le monde, qu'il serait difficile de nos jours de se passer de la téléphonie, et que nous aurions du mal à revenir aux pigeons ou aux signaux de fumée. De la même façon, il est évident que les pays moins équipés n'auront ni le temps ni les moyens d'être câblés, et donc que le sans-fil sera la norme.

   On peut également constater que les différents secteurs qui sont les premiers impliqués dans la coopération au développement : transport, agriculture, éducation, santé, DRM [1]... sont tous tributaires de près ou de loin de l'apport technologique : des analyses et mesures (hydrométrie, hygrométrie, géologie...) aux solutions (polymères, médicaments, accès Internet satellite...).

   De plus, la majeure partie de toutes ces technologies reposent de facto sur l'ICT (Information & Communication Technology). Ce n'est un secret pour personne que la recherche et le développement, de nos jours, seraient hautement improbables (ou tout du moins gravement retardés) sans l'informatique.

   Concernant l'informatique, plutôt que de parler d'ICT (ou TIC en français pour énoncer les Technologies de l'Information et de la Communication), nous préférons parler d'AICT. Et par le A que nous mettons devant, le A de « Affordable » (ou « Abordable » en français), nous voulons insister autant sur l'aspect « financièrement supportable », que sur le fait que ces technologies doivent être installées et maintenues sur le terrain, pouvant être fabriquées sur place et donc remplaçables, voire améliorables.
INSTALLER – MAINTENIR - FABRIQUER – REMPLACER - AMÉLIORER

   En outre, toutes les technologies proposées se doivent de respecter le protocole de Kyoto. Il n'est plus question de « fourguer » les vieilles technologies dont on ne se sert plus, mais au contraire d'étudier les produits les plus performants, consommant le moins possible, et donc capables d'être alimentés par des énergies renouvelables, dont le solaire. Ce qui tombe bien puisque les populations ciblées, généralement le soleil, elles l'ont. Ce qui ne manquera pas d'attirer notre attention sur le fait que les retombées de ces développements auront un impact immédiat et non des moindres sur nos contrées.

   Par ailleurs, nous pouvons également constater que, jusqu'à ce jour, pour éradiquer la violence de façon durable, la meilleure solution reste l'éducation. Mais l'éducation coûte très cher en professeurs, livres, ardoises, craies... et en temps. Une bonne partie de ce temps peut être absorbé par certaines nouvelles technologies grâce à Internet et/ou aux outils ludo-éducatifs.

   Malheureusement, les personnes les plus nécessiteuses n'ont pas accès à ces technologies : pouvez-vous imaginer qu'en Afrique certaines universités n'ont même pas un seul accès Internet ?

   En fait, nous croyons fermement que les technologies avancées telles que les panneaux solaires, l'informatique embarquée (enfouie), la formation en ligne, les satellites, le monde du sans-fil, permettent non seulement de s'ouvrir au futur mais également de réduire la courbe de l'apprentissage.

   La fameuse phrase attribuée à Confucius « Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson » a son corollaire façon griot. Le conteur africain pour l'occasion se nomme Amadou Hampâté Bâ « ... ce que vous ferez pour nous, sans nous, sera comme un vêtement que vous n'aurez pas confectionné sur mesure pour nous. Le résultat sera que vous aurez perdu l'étoffe, sans que nous soyons habillés. »

   S'il est vrai que les ressources économiques ne sont pas distribuées de façon égale parmi les êtres humains, il existe néanmoins une ressource mondiale relativement inépuisable : l'ingéniosité humaine. Si les plus démunis peuvent s'informer à un niveau semblable au nôtre, ils auront l'occasion d'obtenir des résultats similaires. Rien que l'efficacité des recherches avec ou sans Internet le prouve en suffisance.

   Bien sûr, il faut mieux apprendre à pêcher que recevoir du poisson, mais peut-être est-il encore mieux de recevoir des TIC fournissant des outils qui ne se borneront pas qu'à apprendre à pêcher.

   En réalité, les principales directions que prennent notre travail doivent être nourries de réflexions, dont les suivantes par exemple.

Première réflexion : certes, l'éducation et la santé sont les deux mamelles/piliers d'une société qui se porte bien, donc nous voulons agir dans ces domaines. Cependant, vu l'amplitude de notre palette d'interventions potentielles, la sagesse (en fait, le réalisme) nous recommande de choisir certains axes en priorité, avec des projets concrets, des demandes venant du terrain et permettant de s'inscrire dans la durée.

   C'est pourquoi, nous avons défini de nous attacher tout d'abord à des projets concernant les DRM (Disaster Risk Management) [2] qui permettront de mettre en place, à terme, certaines infrastructures réutilisables pour des projets d'Éducation (Internet + Wi-Fi + panneaux solaires au Sénégal) et de Santé (machine pour infirmiers).

Deuxième réflexion : avoir un ordinateur en brousse n'a aucun sens si nous ne pouvons pas être connectés et/ou si nous disposons pas de contenu à l'intérieur de cette machine ; c'est pourquoi nous voulons fournir des moyens de connections et des outils pour rentrer du contenu (de la connaissance) même dans des petits appareils.

Troisième réflexion : la pérennité d'un projet repose en partie sur sa rentabilité, ce qu'on vend avec profit d'un côté peut être « donné » (pour amorcer la pompe) au prix coûtant de l'autre. Donc le produit étant rentable sera maintenu, et pourra initier la création de richesses locales.

   Par rentable, nous voulons prendre en considération la rentabilité,

  • d'une part en termes d'autonomie sociale, de capital humain, de moindre gaspillage des énergies disponibles ;

  • mais d'autre part, nous désirons ne pas négliger l'aspect purement économique.

   Il nous faut donc réfléchir aux tenants et aboutissants socioéconomiques, microfinance incluse, et avant tout recentrer le débat sur le terrain : l'ancrage local fort est indispensable à la pérennité de notre action puisque l'adhésion de la population vivant sur place est indissociable de la réussite des projets.

   De ce fait, le choix des partenaires sur place prend une dimension cruciale.

   Deux critères majeurs sont à prendre en compte :

  1. Puisque les besoins sont édictés par le terrain et pour que les solutions à ces besoins soient opérationnelles, il nous faut trouver les bons partenaires locaux (entrepreneurs, universitaires...) pour opérer sur place.

  2. Dans les domaines où nous opérons (Santé, Éducation, DRM – Disaster Risk Management –), les décisions sont inévitablement politiques, et il nous faut donc le support des autorités locales (chefs de villages, élus locaux, ministres).

   C'est pourquoi, parmi nos cibles privilégiées sont les ONG travaillant déjà sur place. En effet, nous pouvons d'une part nous appuyer sur leurs contacts, et d'autre part nous favorisons de ce fait la synergie plutôt que de rajouter encore une ONG oeuvrant pour les mêmes causes.

En résumé

  1. La demande vient du terrain : nos partenaires principaux et essentiels vivent et exercent leurs activités sur le terrain. Ce sont eux qui sont demandeurs, désireux de mettre les infrastructures en place, capables d'initier le business local, toutes conditions sine qua non de réussite à moyen terme.

  2. La collaboration est omniprésente avec les pouvoirs publics, des banques, des Universités et Centres de Recherches ainsi que déjà certaines ONG en place...

  3. TSF a besoin de vous : de votre collaboration au sein de projets, du support de vos contenus éducatifs, ainsi que, le cas échéant, pour étoffer ses équipes.

   TSF se veut une organisation compétente, pragmatique et concrète, soutenant les efforts du terrain, afin de rendre leurs activités locales à moyen terme, rentables, donc autonomes et pérennes.
 

Ce texte correspond à l'exposé de Benoît Hap lors de la Troisième session du Séminaire international thématique ePrep 2009, le lundi 26 octobre 2009 à l'Institut Henri Poincaré, Paris.
http://www.eprep.org/seminaires/seminaire09/seminaire09.php
http://www.eprep.org/seminaires/seminaire09/comm_sem09/ePrep09_TSF_descriptif.pdf
http://www.eprep.org/seminaires/seminaire09/sem09_TSF.html

NOTES

[1] DRM = Disaster Risk Management.

[2] Gageons que les NTIC continueront de fournir des moyens innovants pour extraire l'homme de certains mauvais pas que peuvent lui jouer la nature (ou plus souvent lui-même).

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Association EPI
Décembre 2009

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