Introduction de l'informatique au Cameroun,
enseignement de l'informatique au secondaire

Josiale Koumene Kenne
 

1. Historique et définition des TIC

   L'historique des TIC remonte après l'invention de l'écriture, les premiers pas vers une société de l'informatique ont été marqué par le télégraphe électrique, le téléphone et la radiotéléphonie alors que, la télévision, l'Internet puis la télécommunication mobile et le GPS ont associé l'image au texte et à la parole « sans fil ». L'Internet et la télévision devenant accessibles sur le téléphone portable qui est aussi appareil photo.

   Le rapprochement de l'informatique et des télécoms dans la dernière décennie du XXe siècle, a bénéficié de la miniaturisation des composants permettant de produire des appareils « multifonctions » à des prix accessibles. Dès les années 2000, les usages des TIC ne cessent de s'étendre. Ceci se fait ressentir surtout dans les pays riches, au risque d'accentuer la fracture numérique et sociale ainsi que le fossé entre les générations. Les TIC sont appliquées dans tous les domaines tels que l'agriculture, la biodiversité, le commerce, la télémédecine, l'information la gestion des multiples bases de données, la robotique et les usages militaires.

   Le terme TIC est une invention des ingénieurs réseaux désigne Technologies de l'information et de la communication ; elles sont également désignées par les « nouvelles technologies de l'information et de la communication » (NTIC). Les TIC sont essentiellement des moyens au service de l'apprentissage (Tardif, 1998). Dans l'éducation, elles évoquent plutôt les technologies de l'information et de la communication pour l'éducation (TICE). En matière d'évolution technologique, les TIC sont le résultat de la convergence de trois technologies : l'informatique, les télécommunications, et l'audiovisuel. Ces trois domaines sont associés dans l'ordinateur connecté. Internet est venu concrétisé la convergence informatique télécommunications. Cette convergence contribue à un nouveau mode de communication. Pour l'UNESCO (2004:13) cité par Tchameni : « les TIC sont définies comme la combinaison des technologies issues de l'informatique avec d'autres technologies apparentées, en particularité les technologies de la communication. »

   Les TIC désigne d'une manière générale, un ensemble de techniques innovantes dans le domaine de l'audiovisuel, de l'informatique et des télécommunications permettant le stockage, le traitement et l'obtention de l'information. Dans le cadre de ce travail, les TIC désignent l'ensemble des technologies de l'information et de la communication (outils pédagogiques numériques, y compris les média) utilisés dans l'enseignement dans le but de transmettre des connaissances aux apprenants par une aide à la compréhension et à l'assimilation. De manière plus spécifique, les TIC renvoient à l'utilisation de l'ordinateur et de l'Internet qui sont les technologies les plus utilisées dans les écoles à l'heure actuelle. Il se résume au terme informatique. L'informatique est le traitement automatique de l'information. L'enseignement de l'informatique est l'action, la manière de transmettre et de faire acquérir aux apprenants des connaissances liées aux Technologies de l'Information et de la Communication visant la transformation de ces derniers et à la fin de l'enseignement, on observera des nouveaux comportements développés chez les apprenants face aux nouvelles technologies de l'information et de la communication. Cet enseignement, renvoie à la connaissance et à l'usage de l'outil informatique qu'est l'ordinateur dont on pourra se servir dans nos multiples tâches quotidiennes. Il consiste également dans cette étude à former les jeunes apprenants de la société de demain à pouvoir utiliser les différentes technologies de l'information et de la communication, pour s'informer et communiquer à travers le monde entier. Ceci se réalisera à travers les enseignements qu'ils recevront dans la discipline informatique.

2. Introduction de l'informatique au Cameroun

   L'informatique, est une réalité paradoxalement à la fois répandue et cachée pour la majorité de la population qui interagit quotidiennement avec des outils logiciels. L'informatique, discipline au secondaire et ensemble de savoirs intégrés dans d'autres disciplines, est un domaine dont l'influence sur l'éducation est potentiellement forte. Elle se déploie à travers les TIC et intègre le système éducatif camerounais en novembre 2001 par le président Paul Biya dans un discours à la nation toute entière.

2.1. L'informatique dans la pédagogie au Cameroun

   Les modalités d'apprentissage évoluent. Cette évolution correspond à un besoin induit par la transformation de nos sociétés et à une attente nouvelle de nos concitoyens. Elle s'appuie par ailleurs sur de nouveaux lieux et de nouveaux outils d'apprentissage. Depuis plusieurs années, les TIC constituent non seulement un nouvel outil, un nouveau média mais aussi un moyen d'ouverture sur des ressources du monde entier.

   Au Cameroun, les différents Ministères ayant en charge l'Éducation sont : le ministère de l'Éducation de Base (MINEDUB), le ministère des Enseignements Secondaires (MINESEC), le ministère de l'Emploi et de Formation Professionnelle (MINEFOP), le ministère des Sports et de l'Éducation Physique (MINSEP) et le ministère de l'Enseignement Supérieur ( MINESUP). Ils connaissent diverses fortunes en ce qui concerne l'intégration de l'informatique dans leur environnement. Ainsi, notons : Dans l'Enseignement Supérieur, la filière Informatique, longtemps associée aux Mathématiques, est autonome depuis la réforme de 1993.

   À l'Éducation de Base, des études sont actuellement menées pour l'introduction progressive de l'informatique dans les établissements publics. Cependant, certaines écoles privées ont pris une bonne avance et dispensent les cours d'informatique dans certaines classes du cycle primaire.

   Dans les Enseignements Secondaires (Enseignement Technique et Enseignement Général) qui constitue la cible de notre étude, l'informatique a intégré le milieu de manière différente. Dans l'Enseignement Général, la phase d'imprégnation et de vulgarisation n'est pas encore achevée. L'initiative étant récente, les élèves présentent seulement une épreuve facultative théorique au Baccalauréat.

   Dans l'enseignement secondaire général, on ne parle de ressource et de multimédias que depuis environ cinq ans avec l'équipement et l'inauguration de centres de ressources multimédias (CRM). Ces centres sont crées au sein des lycées. Au Cameroun actuellement, c'est le secteur le mieux organisé en matière de TIC et aussi le mieux équipé. On compte des CRM opérationnels dans plusieurs lycées et collèges. L'ordinateur est ainsi utilisé par l'enseignant pour permettre aux apprenants d'acquérir un certain nombre de compétences. Il s'agit ici de compétences techniques pour permettre les interactions machine-ordinateur : compétences manipulatoires et procédurales. Nous avons remarqué dans les lycées dotées de ces outils que les ressources numériques ne sont utilisés à des fins pédagogiques que très parcimonieusement : pour enseigner, apprendre et évaluer les apprentissages ; cette situation est évoquée par M. Djeumeni Tchamabé dans son article de l'Adjectif intitulé « Le cas du Cameroun ».

   Bref, la situation est relativement meilleure ; on note quelques enseignants spécialisés dans les cours d'informatique qui sont en principe obligatoire pour tous les élèves. Les enseignants sont des enseignants titulaires dans les autres disciplines et s'intéressant à l'informatique. D'autres sont des enseignants vacataires issus pour la plupart des grandes écoles et titulaires soit d'un DUT (Diplôme Universitaire de Technologie), d'un BTS (Brevet de Technicien Supérieur) ou d'une Licence en informatique.

   Plusieurs enseignants sollicitent des formations à l'IAI (Institut Africain d'Informatique) Cameroun des séminaires sont organisés pour le recyclage et la formation continue des enseignants à l'ère du numérique. Ceci peut se passer dans les CRM ou dans des cybercafés. Certains enseignants ont des adresses électroniques, ce qui leur permet d'échanger avec leurs collègues à travers le monde entier. Mais très peu sont en possession d'un ordinateur personnel. Les ordinateurs quand ils existent dans les établissements sont réservés prioritairement aux administrateurs qu'aux enseignements pratiques.

   Selon Djeumeni (2007), l'informatique est intégrée dans l'enseignement technique depuis plus d'une dizaine d'années dans tout le pays. Les enseignants de ce secteur, par rapport aux enseignants des autres secteurs, ont des représentations plus positives. Ils ont intégré plus ou moins l'ordinateur dans leur enseignement. Dans les filières de formation professionnelle sont publiés des logiciels à utiliser par les apprenants. Même si dans la plupart des cas les leçons sont théoriques faute d'équipement des établissements scolaires. Le statut, l'expérience et le profil des enseignants de cet ordre est variable. Certains utilisent des logiciels particuliers pour leur profession pour concevoir des supports de cours. Mais l'informatique est enseignée comme discipline à part, par des enseignants qui sont tous des ingénieurs de technologie sorti de polytechnique et non des enseignants de technologie qui enseignent et font apprendre dans leur discipline particulière avec les TIC. Dans les autres ordres d'enseignement les pratiques avec les TIC varient d'une zone à une autre. On constate que En dehors de ce problème d'équipement des écoles figure en bonne place le problème des usages avec les TICE. À cet effet, Baron (2000) cité par Djeumeni, affirme : « les nouvelles technologies sont des systèmes complexes ; leur intégration à l'école se fera si l'on tient compte des différentes dimensions dans la formation des enseignants : formation technique, appropriation nécessairement longue et formation pédagogiques. »

   En résumé, l'introduction de l'Informatique dans la pédagogie au Cameroun n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière. Conscient du retard pris dans les TIC au service de l'Éducation, le Gouvernement de la République a entrepris, depuis quelques années, de nombreuses actions visant à combler le fossé numérique qui sépare les apprenants camerounais de ceux des pays avancés dans le domaine. Cependant, beaucoup d'efforts restent encore à faire afin d'arrimer définitivement la jeunesse scolaire au monde numérique

3. La place de l'informatique dans l'enseignement au secondaire

   Il existe indubitablement une discipline informatique non réductible aux autres. Elle a, non seulement une existence institutionnelle forte, mais elle propose une façon particulière de poser les questions qui n'est ni celle des mathématiques, ni celle de la physique, non plus celle de la technologie. Centrée sur le traitement automatique de l'information, elle insère désormais l'homme dans la boucle de traitement au sein de réseaux complexes mélangeant humains et machines. La notion de communication (interpersonnelle médiatisée, personne-machine, machine-machine) a acquis une importance déterminante. L'informatique est un champ scientifique et technique.

   Parler de l'enseignement de l'informatique, qui se veut une discipline à part entière comme toutes les autres qui l'entourent ; possédant son contenu de connaissances et ses problèmes d'enseignement avant d'être outil pédagogique intégré dans d'autres disciplines, revient à s'appesantir sur les moyens, les méthodes et les techniques dont l'enseignant doit s'en servir pour transmettre son message et faire acquérir des connaissances nouvelles à ses apprenants. Ces stratégies à employer se résument à la pédagogie et à la didactique de l'informatique. Ceci permettra à l'informatique de se démarquer des autres enseignements à travers ses techniques propres d'enseignement qui font sa particularité, sa différence des autres disciplines. Ainsi dans ce travail, les leçons que nous allons élaborer seront structurées en appliquant la démarche indiquée par la technique de l'informatique ; technique d'enseignement / apprentissage recommandée par cette discipline dans le déroulement de son enseignement. Les différentes étapes du déroulement, la position et le rôle de chaque acteur seront prises en compte y compris le temps imparti à son enseignement et la durée attribuée à chacune des parties. Cette préparation préalablement établie se fait en fonctions des finalités fixées par cet enseignement, et des objectifs pédagogiques visés par l'enseignant. Ces actions se démontreront dans le cas pratique de cette étude.

3.1. Les conceptions sur l'informatique

   La notion informatique possède plusieurs conceptions selon le domaine ou la situation dans laquelle on se trouve (économique, social, technologique, éducatif...). Dans l'éducation, les conceptions que l'on a de l'informatique déterminent pour une large part, celles de son enseignement. Fondamentalement, l'informatique comme les mathématiques, sont des sciences pour l'action : elles donnent des moyens de représentation des problèmes réels sous des formes qui soient opérationnelles c'est-à-dire qui permettent d'effectuer un calcul des solutions possibles des problèmes posés. L'opérationnalité en informatique doit être à la fois logique et matérielle car une application informatique propose une solution qui soit logiquement justifiée et effectivement exécutable ; L'informatique est simultanément une théorie et une pratique. Ainsi, dans l'enseignement de l'informatique, deux processus sont à prendre en compte : la formalisation et la résolution informatique du problème.

   La formalisation consiste à prendre un problème du monde réel à l'expliciter et envisager le résultat recherché en lui donnant une forme scientifique. La résolution informatique du problème quant à elle, renvoie à la détermination d'un algorithme et sa transcription pour un dispositif informatique donné. Cette conception est soutenue par Janine Rogalski dans « Pour une pédagogie de l'informatique », Bulletin de l'EPI n° 42,. Cette transcription de l'algorithme en un langage compréhensible par la machine sera utilisée par le programmeur pour introduire un programme dans un ordinateur dont l'utilisateur à son tour, s'en servira pour résoudre des problèmes précis et concis liés à un domaine particulier donné.

   La formalisation est considérée comme partie intégrante et décisive de l'informatique. Pour introduire une donnée dans la machine, il faut au préalable lui attribuer une forme qui ressortira son aspect scientifique. La forme est la base de l'informatique qui est défini comme la science du traitement automatique de l'information ; Elle aide à l'écriture des algorithmes. Les algorithmes représentent le squelette de l'informatique car c'est à partir des instructions à suivre qu'on écrit un programme destiné à résoudre un problème particulier et qui est introduit dans un ordinateur après l'avoir conçu sur du papier. Ce programme représente un logiciel ; c'est grâce aux logiciels et aux systèmes d'exploitation que l'ordinateur est utilisable par les usagers. Ainsi, l'informatique semble être traitée comme « une science formelle des algorithmes » comme le suggère Janine Rogalski (1986). Les deux processus distincts existant énumérés plus haut, ne signifient pas la nécessité de deux temps distincts dans l'enseignement, cela n'implique pas l'indépendance entre l'algorithme élaboré et sa réalisation effective dans un langage de programmation sur un dispositif donné. Ces conceptions sont d'ordre général.

   D'une manière particulière, en classe de sixième, d'après les programmes officiels d'enseignement de l'informatique, le savoir à acquérir se base sur les connaissances primaires de la science informatique ceci est fonction du niveau dans lequel on se trouve car selon la pédagogie, il faut concevoir la leçon en tenant compte du niveau d'enseignement dans lequel l'enseignant se trouve ; du degré de maturité pouvant permettre à l'enfant d'assimiler une notion donnée. C'est alors au cours de la progression de l'élève du côté académique et de son développement psychologique que les notions à enseigner entreront davantage en profondeur. Ainsi les conceptions présentées sur l'informatique pourront être connues par l'élève au second cycle de l'enseignement secondaire ; c'est à partir de la classe de première qu'on parle vraiment des notions d'algorithme et de programme informatique dans l'enseignement de cette discipline.

3.2. Les conceptions sur l'enseignement de l'informatique

   L'enseignement de l'informatique revêt un double statut celui des connaissances et celui des pratiques. Cet enseignement doit s'effectuer sur ces deux dimensions afin que l'apprenant reçoive une formation complète en informatique car après la théorie, il faut passer à la pratique pour vérifier l'atteinte de l'objectif fixé au début de la réalisation du cours et cette vérification se fait dans l'évaluation sommative à travers la modification du comportement de l'apprenant ; c'est-à-dire à la fin de la leçon. Seules les connaissances théoriques acquises ne suffisent pas, il nécessite une séance pratique de ces connaissances pour attester qu'on a acquis des performances pouvant permettre à l'élève de réaliser une tâche déterminée dans un domaine donné grâce à l'usage de l'ordinateur et à partir d'un logiciel préalablement y installé.

   Une des spécificités de l'informatique est de faire faire quelque chose à une machine à caractère universel. C'est-à-dire, qui n'a pas été construite pour réaliser une catégorie de tâches définies à l'avance (comme les automates mécaniques du 18e siècle). C'est le programme qui indique les actions devant être effectuées. Il s'agit d'un texte écrit dans un langage plus ou moins général, plus ou moins sophistiqué, plus ou moins proche de la structure interne de la machine ou des problèmes que l'on cherche à résoudre. Historiquement, l'informatique s'est constituée à partir des travaux menés par des informaticiens et des linguistes pour définir complètement des langages de programmation dits de haut niveau (c'est-à-dire indépendants d'un type de matériel donné). Pouvant ensuite, par des processus de traduction automatique, être convertis en code machine et exécutable par un processeur. Les premiers langages dits ''impératifs'' dont on se servait pour écrire des programmes étaient à base d'ordres comme imprimer, lire, faire tant que... ils ont été conçus pour coder efficacement des algorithmes, au sens d'une suite d'opérations à effectuer sur un ensemble de données pour obtenir une classe de résultats. L'algorithmique, science de la conception d'algorithmes, jouera d'ailleurs un rôle essentiel dans la constitution de l'informatique comme discipline. L'enseignement de l'informatique au secondaire tire son contenu des conceptions sur l'informatique.

4. L'enseignement de l'informatique au secondaire

   Enseigner l'informatique au lycée ou au secondaire, paraît être une nécessité vue la place qu'occupe cette discipline dans l'économie, la société et parmi les outils qui permettent de comprendre le monde. Pour cela, l'enseignement de l'informatique au lycée a pour but principal l'apprentissage d'un langage de programmation et d'algorithmes de base dont l'objectif est qu'à la sortie du second cycle du lycée, l'élève soit capable d'écrire un programme au moment de passer son examen baccalauréat. L'apprentissage de la programmation et de l'algorithmique est de nature, à apporter beaucoup aux apprenants dans leur développement intellectuel. Car, il permet un travail par projet et demande de mettre en application des connaissances acquises. Il permet également de construire un pont entre le langage et l'action tout en montrant l'utilité de la rigueur dans la réflexion scientifique.

   Dans l'enseignement de l'informatique au lycée, écrire un programme se confond à la réalisation d'un projet car l'écriture d'un programme constitue la préparation à la résolution d'un problème donné. Après l'analyse et l'écriture du dit programme, il est introduit dans un ordinateur selon un langage adapté prêt à résoudre un problème précis le moment venu. Ces étapes à suivre, nous amène à le comparer à la réalisation d'un projet qui ne dure pas quelques minutes seulement mais prend du temps pour être préparé, analysé et réalisé. Dans le même sens, Gilles Dowek dans son article « Quelle informatique enseigner au lycée ? » pense qu'« écrire un programme est un projet qui se déroule sur une longue période, qui va d'un après midi à quelques semaines dans le cas d'un programme pédagogique, et qui peut aller jusqu'à plusieurs années dans le cas d'un programme professionnel ». L'écriture des programmes ne semble pas facile car il existerait un grand fossé entre le fait de comprendre une notion et celui d'être capable de l'utiliser dans un exemple précis donné. Comme exemple, en mathématiques la fonction sinus vue en cours, est difficile de l'appliquer dans un exercice en physique. Ce passage de la performance à la compétence est l'une des principales difficultés que rencontrent les élèves quand ils commencent l'apprentissage de l'informatique.

   Généralement, les connaissances mises en pratiques en informatique, ne sont pas seulement celles acquises lors des leçons d'informatique, elles sont aussi celles acquises des autres matières. Ainsi, un élève qui écrit un programme pour calculer la surface d'un carré, met en application aussi bien des connaissances acquises lors de ses cours d'informatique que celles acquises des mathématiques. À travers ces différents arguments, il se dégage que l'informatique est une science de l'action d'où son caractère d'être une théorie et une pratique se vérifie dans sa réalisation. Ainsi elles rencontrent des difficultés dans son enseignement.

4.1.Difficultés liées à l'enseignement de l'informatique au secondaire

   Comme toute nouvelle discipline introduite dans les programmes d'enseignement au Cameroun, l'enseignement de l'informatique au secondaire a rencontré quelques difficultés dans sa réalisation. Ces difficultés sont liées soit aux apprenants, soit aux outils pédagogiques, soit à l'enseignant.

   Parmi les difficultés liées aux apprenants, on peut énumérer : la non programmation de la discipline dans le planning des examens officiels au niveau national cause un manque d'intérêt lié à la considération de la discipline informatique comme une sous discipline et une perte de temps pour les apprenants.

   Les difficultés liées aux outils pédagogiques : On note le manque et l'inexistence du matériel didactique dans certains cas ; la non existence d'un livre support au programme.

   Les difficultés liées aux enseignants ; manque des enseignants sur le terrain en particulier les enseignés formés. Malgré les difficultés que les TIC rencontrent sur le terrain, on parvient à relever quelques apports dans l'éducation.

4.2. Apports des TIC dans l'éducation

   Comme la révolution de l'audiovisuel au XXe siècle, l'arrivée des TIC transforme considérablement le paysage informationnel. Les TIC ont rapproché la bibliothèque des usagers ; les informations que l'on retrouvait auparavant uniquement dans les lieux de savoir tels que les écoles, les musées, universités et les bibliothèques sont aujourd'hui omniprésentes et pléthoriques ; la difficulté n'est plus d'y accéder mais de les trier et de reformuler les informations rassemblées. Les TIC ont également rapproché l'éducation et la formation des populations à travers l'enseignement à distance. Elles ont révolutionné les méthodes et les outils d'enseignement ; l'enseignant n'est plus le donateur du savoir, le détenteur du savoir. Avec l'interposition de l'ordinateur entre lui et les apprenants, il devient le guide, le médiateur, le facilitateur. On part de l'enseignement dogmatique pour l'enseignement démocratique où chaque acteur participe à l'élaboration du savoir. L'intégration des TIC dans d'autres disciplines rend l'enseignement attrayant et ludique ; l'enfant apprend en jouant à travers la manipulation de l'outil pédagogique. L'enseignement secondaire est l'un des cycles du système éducatif camerounais.

Josiale Koumene Kenne

Cet article correspond au chapitre 3 du mémoire présenté et soutenu le 25 juin 2009 par J. Koumene Kenne à l'École Normale Supérieure de Yaoundé, en vue de l'obtention du diplôme de professeur de l'enseignement secondaire général, filière : Informatique, spécialité : Technologie de l'Information et de la Communication.
http://josialekenne.over-blog.com/article-33706521.html.

Références

Baron, Georges-Louis (2000). Les Technologies à l'École : apports et perspectives. Les dossiers de l'Ingénierie Éducative, Les Tice et l'école, n° 33.
http://www.cndp.fr/archivage/valid/14311/14311-2451-2581.pdf.

Djeumeni-Tchamabé, Marcelline (2007). Les écoles normales et les établissements scolaires face aux TICE : le cas du Cameroun. Adjectif.
http://www.adjectif.net/spip/spip.php?article29.

Dowek, Gilles (2005). Quelle informatique enseigner au lycée ?, École polytechnique
http://www.lix.polytechnique.fr/~dowek/.

Rogalski, Janine (1986). Pour une pédagogie de l'informatique, Bulletin de l'EPI n° 42 .
http://www.epi.asso.fr/fic_pdf/b42p105.pdf.

Tardif, Jacques (1998). Intégrer les nouvelles technologies de l'information. Quel cadre pédagogique ? Paris, ESF.

Tchameni Ngamo, Salomon (2007). Stratégies organisationnelles d'intégration des TIC dans l'enseignement secondaire au Cameroun : Études d'écoles pionnières. Thèse de doctorat soutenue en vue de l'obtention du diplôme de Ph.D. en Éducation (Psychopédagogie), Université de Montréal.
http://www.rocare.org/These_Salomon_VersionDepotFinal.pdf.

UNESCO (2004). Technologies de l'information et de la communication en éducation : Un programme d'enseignement et un cadre pour la formation continue des enseignants. Division de l'enseignement supérieur, ED/HED/TED/1.

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Association EPI
Octobre 2009

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