Apprentissages des TIC et informatique au collège :
discipline, dans une discipline ou dans les disciplines ?

Ignace Rak
 

Contribution rédigée en octobre 2007 et complétée 15 novembre 2007 pour l'association PAGESTEC (www.pagestec.org/).

À l'instant où j'évoque cette problématique, novembre 2007, il est évident que les décisions seront cruciales et relativement irréversibles dans les jours et les semaines qui suivent concernant l'avenir et la réussite de cette ambition éducative : donner à tous les collégiens une formation de base aux apprentissages concernant ce domaine qui n'est pas une discipline et qui ne dispose pas actuellement de statut officiel dans les enseignements du collège, et donc dire à qui incombe ces responsabilités.

Quels sont les faits officiels qui devraient inéluctablement conduire à des décisions ?

   Au moins trois faits.

D'abord la généralisation de la certification obligatoire du certificat « Brevet Internet et Informatique » (B2i collège). Elle doit être effective dans le Diplôme National du Brevet (DNB) dès la session de juin 2008 [1].

Ensuite la mise en place du socle commun des connaissances selon un calendrier bien précis au collège, c'est-à-dire dès la rentrée 2008 pour certaines disciplines, puis ensuite à 2009 pour les autres [2]. Celui-ci concerne les apprentissages de la 4e compétence, c'est à dire « la maîtrise des techniques usuelles de l'information et de la communication » [3].

Enfin a lieu une expérimentation en 2007-2008 de l'usage d'un livret de connaissances compétences, qui comportent l'évaluation de cette 4e compétence du socle commun décrite ci-dessus [4].

Quelle est la situation actuelle dans les collèges ?

   Si l'on examine les programmes des disciplines du collège dont la dernière version complète date de 1996 [5], il faut bien constater que c'est la technologie, parmi toutes les disciplines, qui est officiellement chargée depuis cette date des apprentissages fondamentaux aux usages et à la familiarisation des TIC et à l'informatique. Cet enseignement est structuré sous le titre : « Technologie de l'information » en 5e/4e/3e et de « traitement de l'information textuelle » en 6e. En septembre 2005 une refondation du programme de technologie est appliquée en classe de 6e. L'approche des apprentissages pratiques au traitement de l'information textuelle est abandonnée pour une approche « outil » au service des cinq autres parties du programme de technologie et non plus au service de l'ensemble des disciplines du collège. Le nouveau titre de cette partie du programme est : « Technologies de l'information et de la communication » (TIC). Plus aucune heure d'enseignement n'est dédiée à cet effet, contrairement au programme de 1996. Pour les niveaux suivants, le programme de 1996, avec des horaires bien définis pour l'approche responsable des apprentissages fondamentaux sur les différents usages usuels et techniques de l'ordinateur, est toujours en vigueur en septembre 2007-2008 pour la classe de 5e, et par déduction 2008-2009 pour la classe de 4e, et 2009-2010 pour la classe de 3e.

   Ce calendrier sera vraisemblablement complété-remplacé par les nouveaux programmes de technologie lorsque ceux-ci auront été rédigés pour les classes de 5e/4e/3e et progressivement appliqués, vraisemblablement au mieux à partir de rentrée 2008-2009 pour la classe de 5e et les années suivantes pour les autres niveaux, avec la même réorientation d'abandon des apprentissages fondamentaux aux TIC au profit de la notion d'outil, désormais à l'égal des autres disciplines.

   Dans aucune des autres disciplines, les programmes de 1996 encore en vigueur ne comportent de modules spécifiques TIC centrés sur des apprentissages fondamentaux mais seulement des applications en qualité d'outil, comme par exemple le traitement de texte ou le tableur-grapheur.

Quelles sont les notions fondamentales actuellement apportées en technologie dans les usages généraux courants de l'ordinateur ?

   Par convention, et pour ne pas développer ici les incertitudes sur la définition du terme de compétence dans l'enseignement, je considère les connaissances comme l'une des trois composantes de la compétence. Ce sont ces connaissances qui doivent être d'abord identifiées dans un programme. Elles sont ensuite, ou simultanément, mises en oeuvre dans une situation d'action à certain niveau de « performance » décrit par un verbe d'action soigneusement choisi à cet effet et improprement désigné selon moi par le terme de « compétences » dans un grand nombre de programmes.

   Dans le nouveau programme 2005 de technologie, en vigueur pour la troisième année en 2007-2008 dans la classe de 6e, je relève dans la colonne « connaissances » pour la partie TIC : techniques d'acquisition et de restitution des données ; techniques de stockage des données ; mémoire (de masse, de stockage, de travail) ; unité de stockage ; arborescence (répertoire, fichier) ; consultation de documents numériques ; création et transmission de documents électroniques ; recherche d'informations sur la « toile » ; propriété intellectuelle ; informations nominatives.

   Dans le programme de 1996, en vigueur en 2007-2008, dans les trois autres niveaux, je relève dans les unités affectées d'un horaire défini de la partie technologie de l'information, les « notions » figurant dans la colonne du même nom :

  • classes de 5/4e pour l'unité « utilisation du tableur grapheur » : cellule ; rubrique ; formule ; résultat ; feuille de calcul ; trame ; reconnaissance d'une représentation graphique ; série ; lien entre tableau et graphique ;
    et pour l'unité « consultation et transmission de l'information » : information utile ; tri de l'information ; coût de l'information ; sécurité informatique, responsabilité ; arborescence ; répertoire, sous répertoire ; client, serveur.

  • classe de 3e pour l'unité « communication assistée par ordinateur » : continuité de traitement de l'information ; compression de fichier ; filtre, masque, requête, mots-clefs ; opérateurs logiques ; mode d'accès ; liens ; réserve ; réglementation de l'utilisation des ressources.

   Soit au total 44 notions dans les apprentissages de base aux TIC dans les usages courants de l'ordinateur et de ses logiciels en 6e/5e/4e/3e, et sans oublier les corrélats avec les autres disciplines en 5e/4e,

  • en mathématiques : notions d'échelle et d'opérations, de repère, la connaissance de la géométrie des solides simples, déplacement dans un plan et dans l'espace, surface ;

  • en sciences physiques : appropriation des notions de continuité, d'isolement électrique, de relation entre les composants électroniques et leurs symboles ;

  • en recherche documentaire : notions d'arborescence, de répertoire et de mot-clé.

Quelles sont les autres notions fondamentales actuellement apportées en technologie dans les usages technologiques courants de systèmes techniques ?

   Par « usages technologiques courants », il faut entendre les usages de systèmes matériels rencontrés dans la vie quotidienne. Ceci constitue la deuxième partie spécifique des TIC en France pour la pratique de l'informatique aux applications industrielles et qui ne figure pas dans le B2i.

   Dans le programme de 1996, en vigueur en 2007-2008, dans les trois autres niveaux, je relève dans les unités affectées d'un horaire défini de la partie technologie de l'information, les « notions » figurant dans la colonne du même nom :

  • classes de 5e/4e pour l'unité de « pilotage par ordinateur » d'automatismes : initialisation ; partie commande ; interface ; partie opérative ; capteur ; actionneur ; chaine fonctionnelle ; condition ; procédure
    et pour l'unité « conception et fabrication assistées par ordinateur » : continuité de traitement de l'information, de la conception à la fabrication ; primitives simples pour la conception et la fabrication (cône, sphère, cylindre, parallélépipède) ; base de données, entité et attribut ;

  • classe de 3e pour l'unité « fabrication assistée par ordinateur » : fonction d'un logiciel de FAO (acquisition des données, traitement, conversion de l'information et suivi des trajectoires d'outils) ; trajectoire d'un point de l'outil ; points et surfaces de références ; conditions de coupe
    et pour l'unité « automatismes pilotés par ordinateur » : capteur ; actionneur ; chaîne fonctionnelle ; synchronisation ; continuité de traitement de l'information ; conversion de l'information (capteur).

   Soit au total 24 notions dans les apprentissages de base aux TIC dans les usages quotidiens des systèmes industriels couramment rencontrés dans la vie quotidienne.

Qui est responsable des apprentissages fondamentaux en TIC selon les derniers rapports officiels ?

   Les différents rapports officiels sur la responsabilité de la formation obligatoire aux TIC vont dans le sens d'une reconnaissance implicite de l'implication de la discipline technologie au collège, au point même de fustiger cet engagement des professeurs de technologie qui ne font qu'appliquer, voire dépasser (où est le « mal » ?) leur programme de 1996 (voir ci-dessus la liste des soixante huit notions de base (44+24) dont ils sont la charge de faire passer auprès des collégiens). En 2002, c'est au travers du seul rapport existant de l'inspection générale de l'administration de l'éducation nationale, et sans la participation de l'inspection générale pédagogique, que l'implication trop forte des professeurs de technologie est dénoncée : « Les TICE doivent être l'affaire de l'ensemble de la communauté scolaire. Les services académiques doivent être invités à veiller à un meilleur équilibre entre les disciplines dans le choix des personnes/ressources chargées de la maintenance des matériels informatiques » [6].

   Dès 2001, dans un autre rapport officiel de l'inspection générale pédagogique sur « la mise en place du brevet informatique dans les collèges et les technologies pour l'éducation » mentionne dans ses propositions finales qu'il faille « ... affirmer que la maîtrise des TIC fait désormais partie des apprentissages fondamentaux au collège et que la responsabilité de ces apprentissages est partagée entre toutes les disciplines... » [7].

   Ceci semble inspirer-confirmer les orientations officielles à partir de la refondation des programmes de technologie en 2005 selon laquelle il faut progressivement dessaisir la technologie au collège de ses responsabilités dans les apprentissages fondamentaux inscrits dans son programme de 1996.

   Mais le dernier rapport d'étape du 22 octobre 2007 rédigé par le président Luc Chevalier sur la refondation en cours du programme de technologie 5e/4e/3e, y compris celui de 6e de 2005 qui sera encore révisé sur ce sujet des TIC, annonce l'éventuelle réintroduction des apprentissages fondamentaux aux TIC, (avec un horaire spécifique et/ou supplémentaire ?), en six entrées « ... l'environnement informatique, ses composants, son organisation, ses principes de fonctionnement... ; l'exploitation de cet environnement au travers des différents types de "services"... ; la chaîne de l'information... ; la représentation et la simulation d'objets, de systèmes, de leur structure et de leur fonctionnement, concepts et pratiques... ; introduction à la programmation... ; la réalisation de documents multimédias, supports d'étude, d'illustrations, mais aussi de productions... » [8].

Ne faut-il pas discuter pour le futur, à partir du présent, ce qui est acceptable pour un enseignement structuré des notions en TIC au collège : discipline, dans une discipline ou dans toutes les disciplines ?

   Examinons quels sont les enjeux et la faisabilité dans chacun de ces trois cas de prise en charge possible des apprentissages fondamentaux dans la scolarité obligatoire au collège.

   La première des solutions est la création d'une discipline nouvelle et autonome. C'est déjà le cas dans différents pays comme le Québec ou le Maroc. Dans ce dernier cas, le Maroc, un horaire, des professeurs et un corps d'inspection spécifiques ont été installés [9]. Deux autres conditions seraient à respecter en France :

  • des mises en situation de problèmes d'application dans toutes les matières des notions retenues en TIC afin que l'enseignement dispensé ne soit théorique, ce qui suppose une formation-communication de situations problèmes des autres disciplines vers cette nouvelle discipline ;

  • une mise en application des apprentissages-contenus fondamentaux dispensés dans cette nouvelle discipline, serait à diligenter en application dans chacune des autres disciplines pour valider partiellement, ou en totalité, les connaissances et compétences fondamentales.

   On comprend que cette solution requière des moyens horaires spécifiques qui s'ajoutent à l'horaire actuel des collégiens, vous voyez le problème dans le contexte actuel d'allègement des horaires des collégiens, sans compter la problématique des moyens horaires nécessaires à la coordination des enseignants.

   La deuxième des solutions est la désignation d'une discipline actuellement existante parmi celles du collège, responsable, en y intégrant les notions correspondantes. On comprend que cette hypothèse :

  • ne nécessite pas, pour les apprentissages, de communication de situations-problèmes autres que celles de la discipline responsable ;

  • requière, comme dans le premier cas, une mise en application des apprentissages fondamentaux dispensés dans chacune des autres disciplines pour valider partiellement, ou en totalité, les connaissances et compétences fondamentales ;

  • pourrait aussi déboucher sur des validations contextualisées dans toutes les autres disciplines, sans oublier le centre de documentation et d'information (CDI), avec comme support les connaissances apportées par la discipline responsable.

   Cette deuxième solution requière des moyens horaires spécifiques, mais pas forcément en supplément de l'horaire actuel. Mais cela veut dire que l'on supprime une partie du programme de ladite discipline désignée pour assurer les apprentissages fondamentaux.

   La troisième des solutions consiste à déclarer que toutes les disciplines existantes au collège sont coresponsables de cet enseignement spécifique. Cela veut dire que les responsables ministériels sont en mesure dès 2007-2008, année de délivrance obligatoire de la certification B2i :

  • d'assurer que, quel que soit le collège, quel que soit le niveau de formation de chaque professeur, l'ensemble des disciplines, participe effectivement à l'apprentissage et à égalité des notions fondamentales aux TIC énumérées soit dans le socle commun, soit dans le référentiel de certification du B2i ;

  • de donner des moyens aux chefs d'établissement de cordonner-assurer techniquement et pédagogiquement au début de chaque année selon les équipes fluctuantes en place, une répartition des apprentissages du référentiel pris en considération au niveau national.

   La contrainte est donc, soit une révision des programmes de toutes les disciplines pour répartir les apprentissages aux notions fondamentales (par exemple le traitement de texte au français, le tableur grapheur aux mathématiques, la CFAO à la technologie, la messagerie à une autre discipline, etc.), soit une grande concertation renouvelée chaque début d'année dans chaque collège en fonction des compétences des professeurs en place puisqu'il n'y a pas eu de formation initiale et continue capable d'assurer en un an, 2006-2007, la mise à niveau du corps professoral pour être certain de pouvoir assurer dans chaque collège du territoire cette troisième possibilité.

Quelle cohérence entre politique, didactique et pédagogie ?

   Il semble bien que deux orientations soient en concurrence pour la mise en place de responsabilité des apprentissages fondamentaux concernant les TIC et l'informatique, même si les deux sont complémentaires.

   La première orientation d'ordre politique, pointe la visée de l'éducation de tous les collégiens, sans aucune exception, à ces apprentissages fondamentaux. Si cette volonté est effectivement affirmée, alors des décisions didactiques et pédagogiques à l'intention des responsables de cet enseignement au collège doivent être nettement précisées.

   La seconde orientation d'ordre didactique et pédagogique, permet de déterminer les contenus techniques, de choisir laquelle parmi les disciplines au collège en est responsable, d'étudier les modalités de la faisabilité de cet enseignement compte tenu des compétences et des matériels disponibles ou à acquérir et de définir-préciser les modalités-responsabilités de la coordination-certification à ce Brevet Internet et Informatique (B2i collège).

   Il semble bien que les décisions de ces dernières années apportent la preuve de l'incohérence entre la volonté politique – assurer-assumer la formation initiale fondamentale au collège – et les décisions-non décisions sur les conditions d'ordre didactique et pédagogique de la part des services administratifs quant à la réussite de la visée politique. Les dernières orientations politiques présidentielles confirment l'orientation politique d'un enseignement spécifique aux TIC dans l'enseignement, notamment au collège.

Pour demain et le futur, quel est mon point de vue personnel ?

   Je me positionne pour placer en première position l'enjeu, et le respect de la responsabilité politique, c'est à dire l'éducation de tous les collégiens aux TIC L'administration de l'éducation nationale, comme certains rapports que j'ai cités, initient des idées et des organisations pédagogiques qui peuvent contrarier la réalisation des objectifs politiques. Selon moi il s'agit alors d'un conflit d'intérêts divergents. D'un coté la volonté politique qui affiche une visée. De l'autre la volonté des disciplines qui veulent défendre des intérêts personnels dans la participation à l'éducation aux TIC, notamment parce que cela leur permet de se voir attribuer des moyens matériels et logiciels à « égalité » avec les autres disciplines, tout en ne donnant pas la garantie du respect des objectifs éducatifs de tous les jeunes. C'est, à mon avis, le cas des apprentissages fondamentaux aux TIC : un désastre politique et pédagogique faute de décisions claires dans les responsabilités d'enseignement. Un article sur le site Internet du Café pédagogique du 8 octobre 2007 [10] s'est plutôt placé du coté de la seconde position, c'est-à-dire un enseignement pour les apprentissages fondamentaux dont la responsabilité incombe à l'ensemble des disciplines et afin ne pas dire qui fait quoi vis-à-vis du référentiel de certification du B2i ou du socle commun de connaissances et de compétences, c'est-à-dire la troisième solution possible décrite par moi ci-dessus.

   Pourtant ces deux orientations, la visée politique et l'intérêt personnel de chaque discipline, sont à la fois complémentaires et contradictoires. Compte tenu de mon expérience, des contraintes de calendrier et de l'exploitation des compétences disponibles des professeurs, je m'inscris plutôt dans la seconde solution possible parmi les trois décrites ci-dessus : désignation d'une discipline actuellement existante parmi celles du collège, responsable des apprentissages fondamentaux.

   Un ensemble de pistes raisonnables et réalistes seraient donc alors de :

  • confier à une discipline existante, le soin de dispenser les apprentissages fondamentaux aux TIC, ceci à la condition que les connaissances, notions, etc. aient bien été identifiées, et pas seulement les « compétences » (on pourrait réviser-actualiser la liste des 44+24 notions du programme de technologie, tout en y ajoutant quelques notions issues de la recherche universitaire qui a pointé quelques difficultés d'apprentissages chez les collégiens sur le traitement de texte sur le correcteur orthographique, la relativité des résultats dans un recherche d'informations avec un moteur de recherche, etc.) ;

  • confirmer la responsabilité à toutes les autres disciplines du collège, y compris les documentalistes du Centre d'Information et de Documentation, quant à l'intégration obligatoire des TIC comme outil dans leur discipline à partir des apprentissages fondamentaux de la discipline responsable et de la validation répartie en début de chaque année, entre tous les professeurs ;

  • établir en chaque début d'année et dans chaque collège selon les compétences professorales, la responsabilité de chaque discipline dans la validation des items du référentiel B2i ;

  • confier à la discipline responsable des apprentissages fondamentaux, le soin de cette coordination des certifications dans l'objectif de la délivrance du certificat B2i collège.

Qui fait quoi pour le futur des jeunes collégiens ?

   En guise de conclusion, je me demande si vraiment la France est effectivement prête à dispenser l'enseignement fondamental aux TIC décrit dans le référentiel de certification du B2i, dans le socle commun des connaissances-compétences et dans les délais impartis.

   À mon avis, rien ne sera sérieusement de qualité et rien n'est faisable, par exemple dans la certification obligatoire du B2i en juin 2008 et dans la mise en place du socle commun, que si :

  • des décisions claires ne sont pas prises concernant l'établissement d'une liste des notions actuellement absente des apprentissages fondamentaux du socle commun et de son livret de connaissances-compétences ;

  • les actuelles notions progressivement retirées à la discipline technologie à partir de la classe de 6e, ne sont pas réparties entre toutes les disciplines ou simplement confirmées et réattribuées à celle-ci ;

  • des formations continuées complémentaires de grande envergure sont dispensées aux professeurs concernés désignés responsables en préalable à toute généralisation de formation et de certification des collégiens ;

  • la certification au C2i des professeurs est effectivement, et préalablement, la base de toutes celles et ceux qui doivent valider les items du B2i répartis dans toutes les disciplines ;

  • des moyens informatiques et logiciels sont garantis « à égalité » dans les établissements avant toute généralisation de formation et de certification des élèves.

   Si l'on devait respecter les échéances de délivrance du B2i dans le diplôme national du brevet en juin 2008, alors les professeurs de technologie seraient les seuls à assurer une grande qualité de cette certification. Au-delà de cette session 2008, je ne suis pas sûr de la qualité de ces deux certifications officielles si l'on continuait à enlever à la technologie les contenus du programme de 1996. À moins que les professeurs de technologie continuent à assumer cette formation, mais cette fois-ci d'une manière bénévole dans la lancée de ce qu'ils font déjà ou que l'on confie à une autre discipline cette mission. La dilution de ces apprentissages entre toutes les disciplines, n'est pas une voie crédible à court terme.

Ignace Rak
Inspecteur pédagogique régional en Sciences et Techniques Industrielles Honoraire,
membre associé au laboratoire universitaire de recherche UMR-STEF, ENS Cachan.

Bibliographie et sitographie

[1] Diplôme national du Brevet session 2008
http://eduscol.education.fr/D0071/DNB2008.htm.

[2] Socle commun : calendrier de mise en place
http://eduscol.education.fr/D0231/calendrier.htm.

[3] Socle commun : textes et contenus officiels
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENE0601554D.

[4] Socle commun : expérimentation d'un livret de suivi
http://eduscol.education.fr/D0231/experimentation_livret.htm.

[5] Ministère de l'Éducation nationale (1996). Organisation de la formation au collège. B.O. n° 25 du 20 juin 1996.

[6] Ministère de l'Éducation nationale (2002). Les conditions d'enseignement de la technologie et la participation des élèves au suivi des questions d'hygiène et de sécurité : observations recueillies par l'IGAENR à partir de visites d'EPLE.
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/igaen/syntheseeple.pdf.

[7] Ministère de l'Éducation nationale (2001). La mise en place du brevet informatique dans les collèges et les technologies pour l'éducation. Rapport de l'inspection générale pédagogique de juillet 2001, page 17.
http://media.education.gouv.fr/file/11/2/6112.pdf.

[8] http://www.education-technologique.eu/. Groupe d'experts « programme de Technologie au collège », compte rendu des journées de septembre et d'octobre 2007.

[9] http://perso.orange.fr/techno-hadf/edu/3-college_etranger_1985-20__/ HADF_3-9_Maroc_l_informatique_nouvelle_discipline_d_enseignement.doc

[10] Enseigner l'informatique pour mieux l'enfermer ?
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2007/10/08102007Accueil.aspx.

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Association EPI
Décembre 2007

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