NOUS AVONS LU
sur le Net
 

Faire connaître et partager les cultures scientifiques, techniques et industrielles : un impératif

Un pré-rapport par Mme Maud Olivier, députée, et M. Jean-Pierre Leleux, de l'Office parlementaire sénateur, sur l'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Assemblée Nationale et Sénat) en date du 9 janvier 2014 (extraits).

Extrait de l'introduction

   La culture scientifique, technique et industrielle est un enjeu de politique publique comme le montre l'affectation de crédits d'un montant de 100 millions d'euros dans le programme des « Investissements d'avenir ». Cet enjeu est par ailleurs de nature transversale. Ainsi, au moins quatre ministères sont directement concernés par la CSTI : le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, le ministère de la culture, le ministère de l'éducation nationale et le ministère du redressement productif. De même, les discussions autour des textes législatifs sur la refondation de l'école en 2012 et sur l'enseignement supérieur et la recherche en 2013 l'ont également montré.

   Certes, en ce qui concerne la loi sur la refondation de l'école, il eût été préférable d'insister sur la promotion de la culture scientifique et technologique non plus seulement dans l'annexe mais dans le dispositif même de la loi à travers des dispositions expresses. Pour autant, on peut se féliciter des mesures portant en particulier sur le service public du numérique éducatif, sur l'égalité entre les femmes et les hommes et sur la formation des enseignants.
...

  • l'accessibilité de toutes et tous à la culture scientifique est une mesure démocratique promouvant d'une part la possibilité pour chacune et chacun de choisir une carrière professionnelle dans le domaine scientifique, et assurant d'autre part la capacité de tous citoyens à participer aux débats contemporains le plus souvent liés aux sciences ;

  • le développement économique de notre pays, dans une économie mondialisée, ne peut aller sans une population hautement qualifiée, à même d'inscrire la France parmi les pays les plus en pointe dans les domaines de la recherche fondamentale ou appliquée.

Il est impossible de résumer ce rapport de 302 pages, relevons quelques passages concernant l'enseignement de l'informatique dans les enseignements primaire, secondaire et supérieur :

L'enseignement primaire

   M. Pierre Léna a indiqué aux rapporteurs que seulement 50 % des écoles primaires pratiquaient la méthodologie de La Main à la Pâte.

   Il importe d'accroître ce taux, en tendant à la généralisation de cette expérience. Pourraient y contribuer la mise en place des écoles supérieures du professorat et de l'éducation – au sein desquelles une initiation à la science et à l'informatique pourrait être dispensée (NDLR : pourquoi sortir ainsi l'informatique de la science ?!) – ainsi que la mise en place des maisons pour la science et la technologie financées par les investissements d'avenir, destinées à assurer la formation continue des professeurs de matières scientifiques.

... Il convient, comme c'est déjà le cas dans d'autres pays tels que le Royaume-Uni, d'introduire une initiation aux concepts de l'informatique dans les programmes de l'école primaire. Il s'agit de reprendre ainsi une recommandation que l'Académie des sciences a formulée dans son rapport de mai 2013 sur l'enseignement de l'informatique. En ce qui concerne l'enseignement primaire, l'Académie des sciences propose de mêler des activités branchées – c'est-à-dire celles partant de l'utilisation d'un ordinateur pour poser des questions – et des activités débranchées. Celles-ci ne nécessitent pas l'utilisation d'un ordinateur visant à initier les élèves à trois notions fondamentales de l'informatique : celles de langage, d'information et d'algorithme.

Dans les collèges et les lycées

   Comme pour l'enseignement primaire, il importe d'appliquer aux collèges et aux lycées les recommandations du rapport de l'Académie des sciences sur l'enseignement de l'informatique.

   Ces recommandations se déclinent respectivement comme suit au collège et au lycée.

- au collège :

  • introduire un véritable enseignement d'informatique qui ne soit pas noyé dans les autres enseignements scientifiques et techniques, mais développe des coopérations avec ceux-ci dans une volonté d'interdisciplinarité.

- au lycée :

  • proposer un enseignement obligatoire de l'informatique en seconde ;

  • rendre obligatoire l'enseignement de l'informatique en première et en terminale sans exclure une option de spécialité plus approfondie en terminale ;

  • proposer un enseignement facultatif de l'informatique en première et terminale ES

  • continuer et développer l'enseignement de l'informatique dans les séries techniques et professionnelles ;

  • étudier l'équilibrage horaire des disciplines requis par l'introduction de l'informatique avec, d'une part, un horaire spécifique d'informatique et, d'autre part, la prise en compte de contenus informatiques au sein des autres disciplines et de leurs programmes.

   S'agissant de la formation des professeurs dans le domaine de l'informatique, il convient également de reprendre les recommandations du rapport de l'Académie des sciences, lesquelles visent :

  • au collège, à aller vers un enseignement de l'informatique spécifique, assuré par des professeurs ayant une exigence de niveau et de diplôme identique à celle des autres sciences au collège ;

  • à recruter des enseignants de discipline informatique au lycée ayant une exigence de niveau et de diplôme identique à celle des autres sciences au lycée ;

  • concevoir une intégration de l'informatique dans les enseignements disciplinaires traditionnels, aussi bien dans les humanités que dans les sciences.

Dans l'enseignement supérieur, il est également nécessaire – comme dans les autres niveaux d'enseignement – d'appliquer les recommandations du rapport de l'Académie des sciences sur l'enseignement de l'informatique.

   Ces recommandations visent à :

  • pour les CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles), augmenter le volume horaire dédié à l'enseignement de l'informatique. Le volume actuellement proposé de deux heures en première année et une heure en seconde année ne saurait suffire à couvrir les besoins culturels et professionnels des étudiants de ces classes ;

  • développer des cours spécifiques de culture informatique pour tous les étudiants des cycles de licence et de maîtrise, en particulier ceux qui se destinent à l'enseignement.

Recommandations (extrait)

f. Reprendre les recommandations du rapport de l'Académie des sciences en ce qui concerne la formation des professeurs dans le domaine de l'informatique :

  • au collège, aller vers un enseignement d'informatique spécifique, assuré par des professeurs ayant une exigence de niveau et de diplôme identique à celle des autres sciences au collège ;

  • dans les lycées, recruter des enseignants de discipline informatique ayant une exigence de niveau et de diplôme identique à celle des autres sciences au lycée ;

  • concevoir une intégration de l'informatique dans les enseignements disciplinaires traditionnels, aussi bien dans les humanités que dans les sciences.

302 pages PDF :
http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/opecst/auditions_publiques/Tome_I_rapport_CSTI_provisoire.pdf

___________________
Association EPI
Janvier 2014

Accueil

Informatique et TIC

Rapports et documents

Nous avons lu