Stic-Hebdo pose
CINQ QUESTIONS À JEAN-PIERRE ARCHAMBAULT
 

Stic-hebdo : Vous vous êtes engagé dans l'aventure du logiciel libre dans l'enseignement public. Pourquoi une telle orientation, et quel accueil recevez vous ?

Jean-Pierre Archambault : Professeur de mathématiques, j'ai bénéficié en 1981 d'un stage d'un an de formation approfondie à l'informatique pédagogique. Assurée par l'équipe de Jacques Arsac à l'ENS, cette formation donnait à la fois les fondements d'une bonne culture générale informatique et une vision d'ensemble des potentialités éducatives de l'ordinateur. Formateur les années suivantes, j'ai ensuite participé au pilotage de différentes opérations dans l'académie de Créteil : plan « Informatique pour tous », télématique, réseaux locaux, Internet. En 1996 j'ai rejoint le CNDP, précisément la direction de l'ingénierie éducative. En 1999, j'ai intégré la mission de veille technologique dès sa création.

     Je suis actuellement à mi-temps au CNDP et au CRDP de Paris, chargé de mission « veille technologique ». Je m'intéresse essentiellement aux usages pédagogiques de l'ordinateur dans toutes leurs dimensions, aux enjeux éducatifs et sociétaux de l'informatique. J'ajoute que je suis membre, depuis plus de vingt ans, de l'EPI.

     Les logiciels libres constituent l'un des « chantiers » que m'a confié la direction générale. Il s'inscrit dans le cadre de l'accord signé en octobre 1998 par le ministère de l'Éducation nationale et l'Aful (Association francophone des utilisateurs de Linux et des logiciels libres), accord reconduit depuis lors et qui disait en substance que les logiciels libres constituaient une solution alternative de qualité, à très moindres coûts, pour les établissements scolaires, dans une perspective de pluralisme technologique. Cet accord ne cesse d'être conforté de multiples manières, une des dernières en date étant la déclaration du Premier ministre du 26 mai dernier, qui indiquait que les administrations devaient opter pour la suite bureautique libre Open office. D'une manière générale, il s'agit pour la mission d'informer, de fédérer les ressources et les compétences, d'aider à explorer cette piste féconde du logiciel libre. De s'intéresser aussi aux ressources pédagogiques libres car il existe une transférabilité de l'approche du logiciel libre à la production des biens informationnels.

     On rencontre chez les enseignants trois catégories d'attitudes :

  • une sympathie naturelle pour la démarche du libre, ses principes étant en symbiose avec les missions du système éducatif et la culture enseignante de libre accès et de diffusion à tous de la connaissance (avec çà et là des prises de position marquées du sceau d'un « enthousiasme » quelque peu exclusif) ; le petit ruisseau des logiciels libres, contre vents et marées, devient au fil des ans un grand fleuve ;

  • un pragmatisme de bon aloi qui intègre la nécessité d'assurer la continuité pédagogique dans les environnements existants à un moment donné (« Demain, j'ai un cours en BTS bureautique, j'ai besoin de mes machines telles qu'elles sont ») ; la question est en effet d'organiser une transition douce vers une situation de pluralisme technologique ;

  • la position conservatrice de certains collègues, en particulier celle d'enseignants ayant des compétences réelles en informatique, qui manifestent de fortes réticences. Un récent, et bon, numéro des Dossiers de l'ingénierie éducative (le 46 de Mars 2004) comporte un article témoignant bien de cette approche, intitulé « Le militantisme du libre entrave l'innovation pédagogique ». Vous excuserez du peu, dans le registre « plus pédagogue que moi tu meurs »... Cette attitude n'est pas nouvelle. Déjà, il y a quinze ans, certains s'opposaient à la mise en place de formations Windows, car ils voulaient en rester à MS-Dos, ou refusaient les réseaux locaux car « la pédagogie c'était le poste autonome », arguant qu'ils étaient là « pour faire de la pédagogie et non de la technique » . Il est toujours plaisant d'entendre des techniciens dire qu'ils ne font pas de technique, ou qu'il ne faut pas en faire ! Rien là que de très banal, à savoir le phénomène classique d'opposition aux évolutions technologiques, de la part de ceux qui ont une situation installée, un prestige, et qui se sentent menacés, alors qu'il leur suffirait d'évoluer. Cette attitude de refus est parfois renforcée par une formation qui s'est faite trop exclusivement « sur le tas », sans appropriation des concepts fondamentaux de la science informatique.

Stic-hebdo : Qui sont vos interlocuteurs pour cette action ?

J.-P. A. : Il y a, pour simplifier, trois acteurs : les enseignants et le secteur associatif (la communauté du libre), l'institutionnel (l'État, le service public) et le marché.

     Le premier acteur, ce sont les enseignants eux-mêmes, professionnels de la pédagogie, organisés ou non en associations de spécialistes, et plus généralement la « communauté du libre ». Une multitude d'initiatives en ressources pédagogiques libres vient des enseignants. Avec la Toile, tout enseignant est potentiellement éditeur de « ressources scolaires » sur le web. Et le succès est souvent au rendez-vous. Il y a trois ans, le CNDP a commandé une étude à l'Observatoire des technologies éducatives en Europe, sur la consultation des sites éducatifs par les enseignants. Les sites associatifs arrivaient en tête, suivis des sites personnels et des sites institutionnels (ministère, académies, CNDP, CRDP), puis venaient des sites de grandes entreprises (EDF et France-Télécom par exemple) et des musées et, loin derrière eux, les sites des éditeurs classiques d'ouvrages pédagogiques (Hachette et Vivendi à l'époque).

     L'État et les collectivités territoriales sont le deuxième acteur majeur. Il n'y a point de neutralité en la matière, de par les multiples enjeux afférents au libre : coûts, indépendance, choix à opérer entre achat de licences ou développement de services et donc de l'emploi... Des enjeux en termes de modèles économiques de l'immatériel et de propriété intellectuelle, qui peuvent donner lieu à des consensus comme lors la campagne présidentielle de 2002 où l'on a vu les principaux candidats, de la droite à l'extrême gauche, se prononcer contre le brevet logiciel.

     Concrètement, par exemple, l'association Sésamath (voir plus bas) a développé des coopérations avec des collectivités territoriales comme le Conseil général de Seine-et-Marne, dans le cadre de sa politique d'équipement de tous les collèges du département de réseaux sous Linux.

     Pour la réalisation de logiciels et ressources éducatives se mettent en place des partenariats regroupant aussi bien des enseignants et leurs associations que les collectivités locales et les éditeurs traditionnels, publics et privés, ainsi que des firmes privées, dans une espèce de « Napster éducatif » d'auteurs

     La coopération entre le service public d'éducation et les enseignants ne va pas parfois sans une certaine méfiance de part et d'autre. Un même individu peut adopter la démarche du libre dans un cadre associatif, mais tendre à s'y refuser si elle lui est proposée par sa propre institution. Les relations conflictuelles de salariés avec leur employeur, la mentalité de certains acteurs du libre l'explique pour une part. Mais la coopération relève de l'intérêt mutuel et il n'y a pas d'antagonisme irréductible. Et, en général, elle a plutôt tendance à fonctionner.

     Enfin, le marché lui-même, nombre de ses secteurs, fait le choix du libre pour des raisons diverses allant de la régulation de l'industrie informatique à la maîtrise des systèmes d'information d'entreprise en passant par la qualité des produits réalisés. Le libre, forme suprême du standard ouvert, puisqu'on connaît tout, depuis la définition des interfaces jusqu'au code source, favorise la diversité technologique.

     Aux États-Unis, par exemple, la communauté du libre entretient de bonnes relations avec le marché, meilleures qu'avec l'État, ce qui ne saurait surprendre !.

     Le pluralisme est de l'intérêt bien compris de beaucoup d'acteurs. Ainsi terminons-nous actuellement un cédérom multiplateforme de logiciels pédagogiques libres pour l'école primaire, en partenariat avec Apple. Il fonctionne sous MacOsX, Windows et Linux. Le message à l'intention des éditeurs scolaires est clair : il n'y a pas de raison de ne développer des applications que pour un seul environnement informatique !

     Ce genre de démarche dérange les situations de monopole installées, accessoirement les partisans d'un « tout libre », en la circonstance irréaliste compte tenu du parc existant dans les écoles primaires.

     D'une manière générale, le secteur de l'édition scolaire traverse une période de turbulences, déstabilisé qu'il est par l'irruption du numérique. La banalisation des outils de production, les coûts marginaux de reproduction et de diffusion qui tendent vers zéro de par Internet font que l'éditeur n'est plus le passage obligé pour l'auteur. Il est loin le temps où, en 1811 précisément, l'éditeur avait pris le pouvoir de par l'obligation faite à l'auteur de présenter son projet de manuel sous forme imprimée. Si l'on ajoute le fait que le marché scolaire a toujours été quelque peu captif et celui du multimédia non rentable, on comprend l'embarras des éditeurs scolaires. Mais il faut reconnaître que la situation est compliquée.

     L'éditeur n'est pas mort, bien au contraire, mais il doit redéfinir son rôle. Face à cet impératif l'on constate des réticences, des blocages « culturels ». Ainsi prenons le cas d'enseignants qui élaborent des scénarios pédagogiques utilisant des documents issus d'une encyclopédie électronique, et sur lesquels l'éditeur détient les droits de propriété intellectuelle. Peuvent-ils les mettre en ligne, librement et gratuitement ? On conçoit que la réponse ne soit pas simple. On peut cependant penser qu'il y a là l'opportunité pour l'éditeur de se valoriser, la possibilité de récupérer les meilleurs scénarios et de les intégrer à la prochaine édition de son encyclopédie, de nouer des relations de confiance avec des communautés d'auteurs-utilisateurs, des relations « gagnant-gagnant ». Cela étant, à ce jour, la réponse de l'éditeur est toujours négative. Alors, à quand un nouveau modèle économique de l'édition scolaire s'appuyant sur des logiques de partenariats étendues et renforcées ?

Stic-hebdo : Pouvez-vous préciser les principaux enjeux ?

J.-P. A. : Il y a trois grands types d'enjeux autour du logiciel libre dans le secteur éducatif. D'abord des enjeux pour les logiciels en eux-mêmes. On entend parfois dire que la question des coûts n'est pas importante. La situation de quasi-monopole que connaît encore pour une bonne part l'informatique grand public est à l'origine de marges et tarifs prohibitifs. L'enjeu est une bonne utilisation de l'argent public. Pourquoi acheter cher ce que l'on peut se procurer à des coûts infiniment moindres ? Pourquoi lancer dix appels d'offre, faire développer dix produits identiques au même moment pour répondre au même besoin, et donc payer dix fois ? C'est ce qui amène l'Adullact (Association pour le développement et l'utilisation des logiciels libres dans les administrations et les collectivités territoriales) à dire que, si un logiciel libre est gratuit quand il a été payé (autrement dit, quelqu'un doit financer sa réalisation), l'argent public ne doit être dépensé qu'une seule fois.

     Il existe des enjeux de nature démocratique. Si l'on veut que les élèves retrouvent chez eux l'environnement de travail qu'ils ont au lycée, au collège ou à l'école, sans que cela occasionne des frais pour leurs familles, une licence comme la GPL est une bonne réponse.

     Par ailleurs, ces produits, en eux-mêmes, sont porteurs de diversité technique, de pluralisme scientifique. Bien former suppose la diversité technique et scientifique, donc le pluralisme. Cela suppose aussi d'enseigner les notions plutôt que les recettes (NDLR : à la manière des « certificats » promus par les éditeurs). Là, il n'y a pas photo. Dans un cas, on comprend comment un programme est fait, dans l'autre, c'est une boite noire. On rejoint là la revendication bien connue de l 'EPI pour une discipline « informatique et TIC » dans le tronc commun au lycée.

     Deuxième enjeu, avons-nous vu, les ressources pédagogiques, qui sont au coeur du métier d'enseignant. On constate qu'il y a sur la Toile de plus en plus de documents pédagogiques, mis en ligne librement et gratuitement par des enseignants. Il y a donc transférabilité de l'approche du logiciel libre à la production de ressources pédagogiques. Le troisième enjeu, c'est la question de savoir dans quelle mesure le paradigme du logiciel libre anticipe et préfigure des évolutions de fond quant au modèle économique de la société, dans laquelle les connaissances et les ressources immatérielles tiennent de plus en plus de place, aussi bien dans les richesses créées que dans les processus de création de ces richesses. Les débats sont vifs. Où se situe l'efficacité ? Du côté de la coopération, de l'ouverture, du bien commun et du bien public, ou de la concurrence, des barrières que l'on élève et de l'appropriation privative ? Les intérêts sont immenses et l'idéologie bien présente. Qu'en est-il de l'impact des techniques ? Je pense ici aux écrits du philosophe Bernard Stiegler, quand il dit que derrière les révolutions politiques il y a des révolutions techniques. Je pense aussi à ce que dit Régis Debray sur les rapports conflictuels que les individus « passionnés » entretiennent avec la « neutre » technique. Et puis il y a, depuis les Grecs, cette tendance de la culture occidentale a surestimer le rôle de la volonté des individus quant à leur prise réelle sur leur environnement, et à sous-estimer le poids du contexte.

Stic-hebdo : Concrètement, où se situent actuellement les réussites du logiciel libre dans l'éducation ?

J.-P. A. : Elles sont multiples, elles concernent les serveurs, les infrastructures logicielles, les postes de travail et les ressources pédagogiques. À l'instar de ce que l'on constate dans les administrations et les entreprises, la tendance est à l'emploi d'une proportion croissante de logiciels libres (Linux, Apache...), avec des serveurs de communication pour l'accès à Internet développés sous forme de solutions libres, par exemple Slis de l'académie de Grenoble déployé à grande échelle dans une dizaine d'académies, ou Éole développé par des personnels administratifs de l'académie de Dijon, la solution Abul Edu pour les écoles primaires, le serveur de fichiers Samba Edu...

     On peut citer également la distribution Debian Éducation, réalisée dans un partenariat associant le CNDP, le Conseil général de Seine-et-Marne (qui l'a financée) et la société Logidée. Les logiciels maternelle de l'EPI. Et les nombreuses productions de qualité de Sesamath, association de professeurs de mathématiques des collèges, qui regroupe une cinquantaine d'enseignants. Environ 500 contributeurs proposent régulièrement des améliorations des documents, mis gratuitement et librement en ligne. 5000 professeurs sont abonnés et l'on estime qu'il y a dans la pratique quelque 30 ou 40 000 utilisateurs. L'association a le soutien de l'Inspection générale, et des inspections pédagogiques régionales, notamment dans l'académie de Créteil. Pour pérenniser leur action, ces collègues ont souhaité établir une relation privilégiée avec le service public. Je les ai mis en relation avec le réseau des CRDP. Le CRDP de Lille a ainsi édité (pour la sixième) des manuels scolaires et des CD-Roms à partir des ressources web de l'association. Ces manuels se sont bien vendus. On peut penser que cette approche préfigure un nouveau modèle économique de l'édition scolaire : d'un côté des ressources mises gratuitement et librement en ligne, de l'autre l'édition à un coût raisonnable de manuels et de CD-Roms.

     D'une manière générale, pour le poste de travail et les applications métier, la situation était jusqu'à présent comparable à celle des entreprises, avec la prédominance de solutions propriétaires. OpenOffice.org a radicalement changé la donne. Les collectivités territoriales sont sensibles à l'argument « Avec cette seule galette, vous pouvez équiper tous les établissements de votre région, département ou ville. Alors, pourquoi payer 50 euros par poste pour avoir la même chose » ?

     Le cédérom multiplateforme dont on a parlé précédemment va connaître un prolongement dans un espace premier degré du site du pôle de compétences « logiciels libres » du Sceren. Les logiciels libres et les fiches pédagogiques les accompagnants seront accessibles aux enseignants. Des outils de travail collaboratifs seront mis à leur disposition avec l'objectif de favoriser échanges d'expériences et de documents, coopération, mutualisation des compétences, des ressources et des pratiques sur les potentialités didactiques des logiciels libres.

     Ce type d'animation pédagogique proposée aux enseignants se veut aussi une réponse aux difficultés traditionnelles de leur formation professionnelle, liées à l'explicitation et à l'appropriation de savoirs tacites. Il s'appuie sur des productions des enseignants. Écrire sur ses pratiques pédagogiques est un acte formatif en soi et, en filigrane des scénarios, il y a des conceptions et des pratiques pédagogiques. Cette formation se nourrit des échanges qui accompagnent l'écriture des fiches. La banalisation des outils informatiques et des réseaux permet une plus grande efficacité des actions de formation en présentiel, car elles sont préparées en amont, et connaissent des prolongements en aval. Elle permet de créer des communautés virtuelles (et réelles) de pratiques qui favorisent une professionnalisation par expériences concrètes. Des communautés de pratiques, communautés professionnelles, voient ainsi le jour, dans le cadre des animations pédagogiques sur le temps institutionnel. Elles jouent un rôle important et apportent un nouveau visage à la formation. Adaptées à la créativité, à la confiance, l'échange, la discussion, elles facilitent la transmission de savoirs tacites, basés sur l'expérience (une part majeure de l'avoir d'une organisation) dans l'action et les savoirs explicites acquis par la formation. La circulation de cette information crée effectivement un savoir collectif qui peut servir de base au perfectionnement professionnel et à la résolution de problèmes dans l'action.

Stic-hebdo : Quelle est alors la stratégie de votre mission en matière de logiciels libres ?

J.-P. A. : La mission a été créée au début de 1999. Un « tour de France téléphonique » auprès de l'ensemble des CRDP a contribué à mettre en évidence qu'un « quelque chose qui s'appelait Linux avait l'air de vouloir émerger ». Notre action dans le champ des logiciels libres s'est d'emblée inscrite dans la cadre de l'accord MEN-Aful d'octobre 1998. Les logiciels libres avaient leur légitimité institutionnelle, n'en déplaisait à ceux qui ne voulaient pas en entendre parler !

     Une étape fut franchie en 2002 avec la création d'un pôle de compétences logiciels libres au sein du Sceren, coordonné par la mission veille technologique. Il regroupe aujourd'hui 14 CRDP : Aix-Marseille, Amiens, Bordeaux, Caen, Clermont-Ferrand, Créteil, Dijon, Lille, Nancy-Metz, Orléans-Tours, Paris, Poitiers, Toulouse et Versailles. Il s'agit d'une structure interne, qui regroupe tous ceux qui sont intéressés par un thème donné. Parmi les membres du pôle, les uns sont porteurs de solutions libres. Les « uns » appellent « les autres ».Tous sont en liaison avec leurs collectivités locales (conseil général ou régional, municipalités) et contribuent à donner sa place au logiciel libre. Pour tous, le pôle permet d'échanger.

     L'activité s'organise autour de trois objectifs principaux :

  • fédérer les initiatives et les énergies afin de leur donner visibilité et efficacité optimales,

  • poursuivre, en l'étendant, l'action d'information de la communauté éducative dans son ensemble : colloques comme le cycle Éducation de Solutions Linux dont j'assure la présidence depuis 5 ans, les journées Autour du libre co-organisées avec les Écoles nationales supérieures des télécommunications ; articles, interventions ; site Linux et pédagogie),

  • coordonner les actions de conseil, d'aide, d'expertise et de réalisation (Débian Éducation, cédérom multiplateforme de logiciels pédagogiques libres pour l'école primaire mentionnés ci-dessus...).

     En 2004-2005, tout en poursuivant les actions entreprises, nous allons voir comment aider à ce que des solutions industrielles libres puissent répondre aux appels d'offres des collectivités portant sur les ENT (Environnements numériques de travail). Pour ce faire nous allons coopérer avec le consortium Objectweb. Nous allons participer au projet européen Free (programme Minerva) qui, s'il est retenu, sera le projet-phare de Mutualibre. Nous allons poursuivre le développement du site du pôle de compétences, notamment de son espace premier degré. Nous allons promouvoir les usages pédagogiques du libre, en particulier à travers la diffusion du cédérom multiplateforme pour l'école primaire. Nous serons fortement présents au salon Éducatec les 17, 18 et 19 novembre prochains, dont l'événement est justement les logiciels libre. Et puis plein d'autres initiatives, dont la participation aux journées 2005 de l'Asti !

     Nous sommes dans une période de transition, avec des rapports de force incertains, mais qui évoluent en faveur du libre. Cette période est passionnante car les enjeux éducatifs du libre sont forts. Et les questions posées, des questions de société. Avec, en toile de fond, le pluralisme, la diversité, l'accès libre pour tous à la connaissance, à la culture.

Jean-Pierre Archambault
Sceren (CNDP-CRDP de Paris),
mission Veille technologique.
Bureau national de l'EPI.

Propos recueillis par Pierre Berger

Paru dans Stic-Hebdo n° 26, 13 septembre 2004.

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Association EPI
Septembre 2004.

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