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Les sciences et les techniques de l'informatique
et de la communication dans l'enseignement

Congrès national SNES, Nice 1997
 

1.1.2.6 Les sciences et les techniques de l'informatique et de la communication dans l'enseignement doivent trouver toute leur place dans l'enseignement.

   Elles constituent :

  • un enjeu de citoyenneté car un citoyen libre n'est pas un consommateur passif, presse-bouton mais un utilisateur lucide, capable de réflexion critique, d'évolution, d'innovation, de création.

  • un enjeu éducatif car elles :

    • élargissent et transforment l'accès à l'information,
    • transforment les rapports au savoir et les modalités d'apprentissage,.. peuvent être un facteur de motivation pour les élèves (réf. Enquête FSU : 39 % des élèves souhaitent utiliser davantage les « technologies nouvelles »).
  • un enjeu de formation professionnelle car la nature de tous les emplois est modifiée par ces technologies dans tous les secteurs d'activité y compris dans le métier d'enseignant. Il existe une tentation permanente de voir dans ces technologies un moyen de réduire le nombre d'enseignants par l'institution de l'élève-récepteur ou l'élève en interactivité solitaire avec une machine. C'est nier une dimension fondamentale de l'acte d'apprentissage, la dimension sociale. L'enseignant joue un rôle irremplaçable de donneur de sens aux apprentissages.

  • un enjeu culturel et économique car de notre capacité à développer une stratégie de maîtrise de ces technologies (équipements et produits) dépendent l'affirmation de notre identité culturelle et l'indépendance économique dans un contexte hégémonique américain.

Quelle place dans l'enseignement ?

   Les TIC figurent dans les collèges et les lycées sous un double aspect :

  • celui d'outils au service des disciplines : il appartient de déterminer, dans chacune d'elles, comment ils transforment les contenus et les démarches ;

  • celui d'objets d'enseignement : outre la place prise par l'informatique dans l'enseignement de la technologie au collège, il faut citer, dans les lycées, l'option informatique, la maîtrise d'outils informatiques spécialisés dans les formations technologiques, l'appropriation d'outils et langages de communication audiovisuels dès le collège et dans les formations spécifiques.

   Ce double aspect doit être confirmé et développé dans les directions suivantes :

  • Pour chacune des disciplines, il appartient de déterminer comment les TIC transforment les contenus et les démarches ;

  • En ce qui concerne l'option informatique, nous sommes d'accord avec l'objectif qui lui est fixé : « donner des éléments d'une formation conduisant les élèves à comprendre les possibilités et les limites qu'offre le traitement informatisé de l'information et permettre à chacun d'en faire une utilisation raisonnée et d'exercer dans ce domaine son esprit critique de jeune citoyen » mais cette discipline doit être transformée pour répondre à cet objectif. Élément indispensable de la culture générale de l'homme du XXIe siècle, elle devra intégrer toutes les dimensions de l'information et de la communication : langages, techniques, concepts, histoire,...

Propositions à partir de la situation actuelle

   Le congrès demande :

  • que les libellés des programmes précisent dans chaque discipline les supports audiovisuels, informatiques, multimédias disponibles, le type d'exercice qu'ils permettent, leur intérêt didactique et pédagogique et les savoir-faire induits pour les élèves. Des dispositifs d'expérimentation dûment évalués doivent être mis en place afin d'éviter tout dévoiement ou gadget (cf. le quart d'heure multimédia en langues vivantes dans les écoles élémentaires) et de répondre effectivement aux besoins pédagogiques exprimés par les enseignants ;

  • que le code de la propriété intellectuelle soit modifié de manière urgente afin de répondre aux besoins pédagogiques de duplication des logiciels et des textes, d'utilisation des supports magnétiques, cassettes audio et vidéo et CD, et des oeuvres cinématographiques ;

  • que la nouvelle option technologique en 4e et en 3e soit effectivement proposée dans de bonnes conditions dans tous les collèges sans se substituer aux 4e-3e technologiques ; nous serons attentifs au contenu qui n'est pas encore défini ;

  • que l'option informatique soit développée en seconde pour se transformer rapidement en enseignement obligatoire de SIC pour tous les élèves ;

  • que les programmes des options de première et terminale soient différenciés entre L, ES et S pour tenir compte des dominantes ;

  • que les horaires de première et terminale soient de 1h + 1h30 de TD dédoublés à 16 maximum.

La mise en oeuvre de toutes ces revendications impose :

  • un plan d'équipement et de renouvellement du matériel cohérent, interconnecté en réseau, en quantité et en qualité. Il doit viser à un meilleur accès aux ressources informatiques et audiovisuelles, en articulation avec le CDI notamment, à réduire les disparités entre les régions, les départements et les établissements. Ces équipements doivent mettre les élèves dans une situation de création.

  • la gratuité d'accès aux réseaux doit être assurée pour les établissements scolaires.

  • une politique de maintenance. La maintenance de tout le parc des établissements (pédagogique et administratif) doit être assurée par des techniciens de niveau BTS et d'ingénieurs.

  • une politique de gestion pédagogique. A ce titre nous revendiquons la fonction de responsable de labo STIC avec décharge modulable selon l'ampleur des équipements et dispositifs mis en oeuvre dans chaque collège et lycée, pouvant aller jusqu'à la création de poste de chef de travaux.

  • un plan de développement de produits pédagogiques utilisant ces technologies. L'INRP, le CNDP, les CRDP doivent être mis en capacité de jouer tout leur rôle de service public et non menacés dans leur existence comme ils le sont actuellement. Ces produits devraient être mis sur les réseaux.

  • un plan de formation des enseignants

  • la suppression de la TVA sur les matériels et les produits logiciels et audiovisuels utilisés dans les établissements scolaires et des dégrèvements d'impôts pour les collègues qui s'équipent personnellement en informatique.

   À l'Université et dans les IUFM, les cursus des disciplines traditionnelles doivent intégrer ces techniques. La formation continue est indispensable pour permettre aux enseignants de s'approprier les nouveaux outils qui apparaissent dans la démarche de leur discipline. Il faut rompre avec le saupoudrage actuel.

   En attendant la mise en place de SIC (mandat d'étude) nous revendiquons pour l'actuelle option informatique des moyens spécifiques, notamment des stages d'un an permettant d'atteindre l'objectif du développement de cette option.

Mandat d'étude

   Le congrès décide de mettre à l'étude l'approfondissement de toutes les implications liées à l'apparition d'une nouvelle discipline (Sciences de l'Information et de la Communication) :

  • champs disciplinaires
  • formation initiale et continue
  • création d'un Capes et d'une agrégation
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Septembre 2014

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