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L'informatique et les technologies nouvelles

Congrès national du SNES, Reims 3-7 avril 1995
 

   II apparaît à l'évidence que le système éducatif ne peut rester à l'écart du développement des technologies nouvelles. Il a l'impérieuse nécessité de former des citoyens du XXIe siècle qui devront maîtriser ces techniques s'ils ne veulent pas être dominés par elles.

   Si l'École ne joue pas son rôle dans la diffusion démocratique des connaissances (savoirs et savoir faire) concernant les technologies de l'information et de la communication, alors la société connaîtra de nouvelles formes d'exclusion.

   Indéniablement, les divers usages de l'informatique progressent dans le système éducatif, mais on constate des inégalités d'un secteur à l'autre, un manque de cohérence globale, une inadéquation entre, d'une part, des besoins objectifs très réels et, de l'autre, des moyens mis en place insuffisants, des conditions non réunies. Des développements appréciables côtoient des situations en stagnation, voire même des reculs.

   Les technologies nouvelles sont beaucoup plus que des palliatifs et ne sont pas destinées à remplacer les enseignants en nombre insuffisant ou mal formés.

   Elles sont bien plus que cela. Elles doivent être utilisées pour le « plus » qu'elles peuvent apporter à l'acte d'enseigner et à celui d'apprendre, quelle que soit la discipline et quel que soit le niveau d'enseignement.

   Nous considérons qu'une initiation à l'audiovisuel, à l'informatique et aux technologies associées, à l'école et au collège, est indispensable comme élément de culture générale.

Il s'agit d'élargir la culture générale du futur citoyen

   Celle-ci ne saurait se concevoir sans une dimension technique et sa composante informatique. Ainsi, dès le collège, il faut se donner les moyens d'assurer partout et pour tous un niveau raisonnable de savoirs et de savoir-faire. Il faut notamment repenser les programmes de Technologie, trop ambitieux, mal adaptés et sans liens avec l'école élémentaire et le lycée, sans liens non plus avec les autres disciplines.

   Au lycée, le SNES suit avec attention l'expérimentation d'un enseignement de l'informatique en Seconde ; il déplore néanmoins qu'on en soit encore dans une phase d'expérimentation après plus de dix années de pratique de l'option informatique ! Un tel enseignement, progressif, diversifié, structuré et cohérent, est de nature à favoriser les multiples usages pédagogiques dans les autres disciplines : ExAO, simulation, traitement de texte, banques de données, cartographie, solveurs, grapheurs... Il constitue également un socle solide pour les enseignements techniques et professionnels rénovés. Il doit être suivi d'options diversifiées en première et en terminale. Un tel enseignement est un acquis important sous réserve de moyens, matériels et humains, disponibles au cours d'une « montée en charge » progressive. Le SNES veillera à ce que soient réunies les conditions d'une mise en oeuvre rigoureuse de cet enseignement. Un calendrier pour sa généralisation à tous les lycées doit être établi sans tarder.

Les nouveaux publics d'élèves

   Méthodologie, individualisation, pédagogie différenciée, travail personnel, publics scolaires en difficulté..., là aussi l'informatique et les technologies nouvelles, correctement maîtrisées, peuvent être de précieux recours.

La formation des enseignants

• La situation dans les IUFM n'a pas progressé depuis le dernier Congrès. Les concours de recrutement n'ayant que peu évolué, la formation en première année « n'a pas de raison » de s'adapter aux technologies nouvelles.

   Dans la circulaire du 14 novembre 1994 (BOEN n° 45) concernant « les indications pour l'élaboration par chaque IUFM de son projet pour les quatre années 1995-1999, 18 lignes sur 13 pages sont consacrées aux technologies de l'information et de la communication. Le Congrès demande avec force que les IUFM adaptent leurs formations aux nécessités du XXIe siècle (multimédias, réseaux télématiques).

• Les MAFPEN voient leurs crédits diminuer et les formations aux TN sont souvent les premières touchées. Les Centres de Formation à l'Informatique et ses Applications Pédagogiques (CFIAP) ont fermé les uns après les autres et le vivier des formés « lourds » se tarit. La situation est ici particulièrement préoccupante. Le Congrès demande des moyens accrus pour la formation continue et la réouverture des Centres de formation.

• IUFM, MAFPEN et CFIAP doivent également former les futurs enseignants d'un enseignement obligatoire ou optionnel de l'informatique et des technologies nouvelles au collège et au lycée.

Politique logicielle

   Elle reste à mettre en place, bien au delà de la pratique des « licences mixtes ». Une politique globale, nationale (ce qui n'exclut pas une certaine décentralisation) s'impose dans les domaines :

  • des logiciels pédagogiques ;
  • des produits multimédias ;
  • des réseaux ;
  • de la cinquième chaîne.

   La conception de produits pédagogiques nécessite une collaboration étroite entre les enseignants et les différents spécialistes. Le service public, en liaison avec les éditeurs, doit retrouver un rôle important dans ce processus ; il doit jouer un rôle fondamental et innovateur dans la production de logiciels inséparable de la recherche pédagogique.

   Le Congrès attire l'attention des responsables politiques et administratifs sur le retard pris dans le domaine des Technologies Nouvelles (CD-ROM, CDI, réseaux télématiques...) et le risque de marginalisation de notre pays. C'est lourd de conséquence pour l'avenir.

Les équipements et leur gestion

   Le bon fonctionnement des ordinateurs demande du temps et de la compétence. Il serait illusoire de penser pouvoir se passer de personnes-ressources correctement formées et rémunérées. Il faut se diriger rapidement vers des formules associant techniciens et enseignants.

   Il faut poursuivre les équipements dans tous les ordres d'enseignement. Tout en évitant de sombrer dans une épuisante fuite en avant technologique, il faut incorporer progressivement les réseaux locaux, les équipements multimédias et les accès à des ressources extérieures par les réseaux Télétel et Internet.

Ce texte complète et précise le texte voté par le Congrès de Bourg-en-Bresse (US n° 317, p. 15-16).

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Septembre 2014

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