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L'informatique et l'environnement
 

   Fini le temps où l'on pensait que l'informatique était écologique.

   En France, 10 % de la consommation électrique annuelle vient des services numériques. 2,5 % de l'empreinte carbone est liée au numérique (un peu plus que le secteur des déchets, 2 %). 20 millions de tonnes de déchets sont produits par an sur l'ensemble du cycle de vie des équipements, soit 299 kg/habitant. 62,5 millions de tonnes de ressources sont utilisées par an pour produire et utiliser les équipements numériques. 78 % de l'impact environnemental sur les émissions de gaz à effet de serre est lié à l'étape de la fabrication. 21 % concerne la phase d'usage [1].

   Toujours dans le secteur de l'électronique, la production d'un téléviseur exige d'extraire 2,5 tonnes de matières premières, et génère 350 kg de CO2. Autrement dit, avant même d'être utilisé, un téléviseur émet autant de CO2 que si vous alliez à Marrakech en avion.

Des impacts positifs sur l'environnement

   Par ailleurs, l'informatique peut aider l'environnement. En le surveillant, en observant les paramètres permettant de cerner l'ampleur de la crise climatique, et mieux prendre la mesure de la situation. L'informatique et l'automatique nous offrent la possibilité de concevoir des systèmes mieux régulés, qui consomment moins d'énergie.

   Et le télétravail et les visioconférences permettent des économies d'énergie de plusieurs manières :

  • Réduction des déplacements : Le télétravail permet aux employés de travailler depuis chez eux, ce qui réduit le nombre de déplacements vers le bureau.

  • Réduction de la consommation d'énergie des bureaux : Les bureaux consomment de l'énergie pour l'éclairage, le chauffage, la climatisation et les appareils électroniques. Lorsque les employés travaillent à domicile, les bureaux sont moins occupés et consomment donc moins d'énergie.

  • Réduction de la consommation d'énergie des visioconférences : Les visio-conférences consomment de l'énergie, notamment pour alimenter les ordinateurs, les caméras et les microphones. Cependant, elles consomment beaucoup moins d'énergie que les déplacements physiques pour se rendre à une réunion.

   Une étude réalisée par l'ADEME en 2020 a estimé que le télétravail permettait de réduire la consommation d'énergie des entreprises de 19 % en moyenne. Cette étude a également estimé que les visioconférences permettaient de réduire la consommation d'énergie de 30 % par rapport aux réunions physiques.

   En conclusion, le télétravail et les visioconférences permettent des économies d'énergie significatives. Ces technologies peuvent donc contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre et ainsi à protéger l'environnement.

Trois principaux facteurs

   L'empreinte environnementale du numérique est due à trois principaux facteurs :

  • La fabrication des équipements informatiques représente la part la plus importante de l'empreinte environnementale, en particulier pour les terminaux (ordinateurs, smartphones, tablettes, etc.). La fabrication de ces équipements nécessite l'extraction et le traitement de ressources naturelles, telles que les métaux, les plastiques et les terres rares. Elle génère également des émissions de gaz à effet de serre, de pollution de l'air et de l'eau.

  • L'utilisation des équipements informatiques représente également une part importante de l'empreinte environnementale. L'utilisation des équipements informatiques consomme de l'énergie, principalement pour l'alimentation électrique. Elle génère également des émissions de gaz à effet de serre, de pollution de l'air et de l'eau.

  • La gestion des déchets informatiques représente la part la moins importante de l'empreinte environnementale, mais elle est néanmoins importante. Les équipements informatiques en fin de vie contiennent des substances dangereuses, qui doivent être recyclées ou éliminées de manière appropriée.

Les impacts environnementaux de l'informatique se manifestent de différentes manières

  • Le changement climatique est l'impact le plus important de l'informatique. La production et l'utilisation des équipements informatiques génèrent des émissions de gaz à effet de serre, qui contribuent au réchauffement climatique.

  • La pollution de l'air est un autre impact important de l'informatique. La production et l'utilisation des équipements informatiques génèrent des émissions de polluants atmosphériques, tels que les oxydes d'azote, les particules fines et le dioxyde de soufre.

  • La pollution de l'eau est également un impact important de l'informatique. La production et l'utilisation des équipements informatiques consomment de l'eau et génèrent des pollutions des eaux, telles que les métaux lourds et les produits chimiques.

  • L'épuisement des ressources naturelles est un autre impact important de l'informatique. La production des équipements informatiques nécessite l'extraction et le traitement de ressources naturelles, qui sont souvent non renouvelables.

Des mesures à prendre

   Face à ces impacts environnementaux, il est important de prendre des mesures pour réduire l'empreinte environnementale du numérique. Ces mesures peuvent porter sur la fabrication, l'utilisation et la gestion des déchets informatiques.

   Voici quelques exemples de mesures qui peuvent être prises pour réduire l'empreinte environnementale du numérique :

  • Favoriser la fabrication d'équipements informatiques plus durables, en utilisant des ressources renouvelables et des procédés de fabrication moins polluants.

  • Promouvoir l'allongement de la durée de vie des équipements informatiques, en favorisant la réparation et le recyclage.

  • Réduire la consommation d'énergie des équipements informatiques, en utilisant des équipements plus économes en énergie et en adoptant des comportements éco-responsables (par exemple, éteindre les équipements lorsque l'on ne les utilise pas).

15 idées simples

   Voir également 15 idées simples pour réduire son impact numérique sur l'environnement [2]. Ce document date de 2021. Parmi ces idées, mettre les pièces jointes au régime en les supprimant lorsque l'on répond à un message. Ou, quand on le peut, se connecter à un réseau Wi-Fi, 20 fois moins gourmand que la 4G.

   La réduction de l'empreinte environnementale du numérique est un enjeu important pour la protection de l'environnement. Elle nécessite la mobilisation de tous.

Jean-Pierre Archambault
Président de l'EPI

NOTES

[1] https://infos.ademe.fr/magazine-avril-2022/faits-et-chiffres/numerique-quel-impact-environnemental/

[2] https://www.clibre.eu/numerique-responsable-libre-et-ethique/15-idees-simples-pour-reduire-son-impact-numerique-sur-lenvironnement
https://epi.asso.fr/revuz/articles/a2401f.htm

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Janvier 2024

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