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L'enseignement :
présentiel, distanciel et baccalauréat
 

   Nous savons tous que la construction des savoirs par chaque élève est hautement favorisée par ses relations avec les autres, la dynamique de la classe. Travailler ensemble est efficace et permet de s'enrichir les uns des autres. La dimension affective joue un rôle important dans l'éducation. Aussi, l'École des connaissances et des relations humaines, avec un usage raisonné du numérique. suppose davantage de moyens humains et matériels. L'éducation est un investissement essentiel pour l'avenir du pays. Il faut en finir avec cette obsession de faire des économies [1].

   Ceci étant dit, le SARS-CoV-2 nous impose le confinement plus ou moins généralisé. Or, de l'avis général, le confinement provoque une aggravation des inégalités scolaires, inégalités qui sont sociales. Des enfants ne disposent pas de matériel informatique à la maison ; de grandes disparités existent dans le domaine de l'aide scolaire parentale aux enfants ; la disponibilité des parents a ses limites de par leur travail ; l'exiguïté d'une partie des logements est réelle... Les pouvoirs publics se doivent de compenser au mieux ces lourds handicaps.

   Par ailleurs, les problèmes techniques rencontrés sur le terrain par les enseignants ne manquent pas : difficultés pour se connecter, outils informatiques non adaptés... Où sont la logistique et les moyens matériels et humains nécessaires aux plans national et académique ?

   Les enseignants fabriquent des ressources pédagogiques et utilisent les ressources existantes. Mais quid de la façon de les mettre en œuvre ? Un document de l'OCDE indique que la réponse apportée par les pays de l'OCDE à la fermeture des écoles est assez similaire à ce qu'on observe en France, mais la France est parmi les pays les moins avancés en raison « d'un manque de formation ». Toujours le problème récurrent de l'insuffisante formation informatique et numérique des enseignants !

   Et pendant que l'on n'en finit pas de pointer les difficultés liées à l'enseignement à distance, aux inégalités qui se sont creusées... le MENJS ne trouve rien de mieux que de précipiter les épreuves de spécialités programmées pour la mi-mars... avec des programmes allégés contribuant à la dévaluation inévitable de l'examen.

   Le calendrier du nouveau baccalauréat [2] constitue un véritable marathon dont personne, et encore moins les élèves, ne sortira vainqueur. Pourquoi ce régime imposé d'évaluation permanente qui se confirme ? Que cherche le ministère ? Une question que beaucoup d'enseignants et leurs syndicats se posent légitimement.

   Dans ce contexte, par exemple, le SNES-FSU avance les revendications suivantes : le report des épreuves de spécialité au mois de juin 2021, pour relâcher la pression sur les élèves et les enseignants ; la transformation des « évaluations communes » locales en épreuves finales, nationales, en juin ; des aménagements de programme pour desserrer l'étau sur les élèves et les professeurs [3].

Jean-Pierre Archambault
Président de l'EPI

NOTES

[1] Contribution de l'EPI du 29-09-2020 aux États généraux du numérique :
https://etats-generaux-du-numerique.education.gouv.fr/processes/enseigner-apprendre-avec-le-numerique/f/15/proposals/620

[2] http://quandjepasselebac.education.fr/dates-bac/

[3] https://www.snes.edu/article/bac-2021-casus-belli/

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Association EPI
Octobre 2020

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