Un changement de paradigme
 

   Le paysage de la culture générale scientifique scolaire a changé lors de l'année scolaire qui vient de s'écouler. En effet, l'informatique est (re)devenue une discipline d'enseignement général en tant que telle avec la création d'un enseignement de spécialité optionnel « Informatique et sciences du numérique » en Terminale S à la rentrée 2012. Il s'agit d'un véritable changement de paradigme dans l'enseignement secondaire.

   De plus, elle est explicitement présente dans des enseignements d'exploration qui vont démarrer en seconde à la prochaine rentrée (« Sciences de l'ingénieur en classe de seconde générale et technologique », « Méthodes et pratiques scientifiques », « Création et innovation technologiques »). Le Bac STI2D comportera une spécialité SIN « Système d'information et Numérique ».

   Quoi de plus naturel ? Pour donner une culture mathématique, la réponse s'appelle cours de mathématiques. Une culture littéraire, cours de français. Une culture géographique, cours de géographie et ainsi de suite...

   La création de cet enseignement de spécialité constitue une première avancée. Bienvenue car les enjeux et les défis sont immenses, l'informatique étant partout, dans la vie de tous les jours, au domicile de chacun, avec l'ordinateur personnel et l'accès à Internet, dans l'entreprise où des systèmes de contrôle informatisés font fonctionner les processus industriels. Ses métiers, et ceux des télécommunications, occupent une place importante dans les services. On ne compte plus les objets matériels qui sont remplis de puces électroniques. C'est l'informatique, pour ne prendre que ces exemples, qui a récemment fait faire de très spectaculaires progrès à l'imagerie médicale et qui permet ceux de la génétique. L'informatique modifie progressivement, et de manière irréversible, notre manière de poser et de résoudre les questions dans quasiment toutes les sciences qui ne peuvent se concevoir aujourd'hui sans ordinateurs et réseaux. Ainsi la biologie modélise-t-elle ses objets en insistant sur leur caractère algorithmique. Et il y a l'exercice plein de la citoyenneté qui suppose une bonne compréhension des notions qui sous-tendent les mutations sociétales, les changements d'aujourd'hui (comme l'ont montré les débats sur la loi Hadopi) et des temps à venir, du monde de demain.

   Il faut bien entendu former des professeurs qui, à l'instar de leurs collègues des autres disciplines, maîtrisent les contenus qu'ils ont à enseigner. Des propositions ont été faites qui énoncent les têtes de chapitres sur les quels il convient que les futurs enseignants aient un certain nombre d' idées précises. Il ne s'agit pas bien sûr de former des spécialistes, mais des professeurs qui savent des choses sur les principaux problèmes que soulève et résout l'informatique [1]. Il est souhaitable que des formations universitaires dédiées, débouchant sur des « certifications complémentaires » soient organisées dès la rentrée 2010.

   D'ici là bonnes vacances.

Le 15 juin 2010

Jean-Pierre Archambault
Président de l'EPI

NOTE

[1] Proposition de programme de formation pour les enseignants chargés de la spécialité Informatique et sciences du numérique en terminale S
http://www.epi.asso.fr/revue/editic/asti-itic-prog-prof_1004.htm

Vers une formation des enseignants chargés de la spécialité Informatique et sciences du numérique en terminale S
http://www.epi.asso.fr/revue/editic/asti-itic-prog-prof_1006.htm

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Association EPI
Juin 2010

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