ELSA

 

Le logiciel Elsa est l'héritier du logiciel Elmo que l'Association Française pour la Lecture a publié en 1983. Comme son prédécesseur, Elsa vise un perfectionnement des compétences en lecture pour les élèves depuis le début du CE2 jusqu'à la fin du collège.

Elsa accompagne les élèves dans leur progression en fonction de leurs résultats. Il permet un travail individualisé sur une longue durée, au moins une quarantaine d'heures, ce qui à raison de 25 à 30 minutes par séance et 2 à 3 séances par semaine couvre presque l'année scolaire.

Elsa, comme Elmo, s'intègre dans une action plus globale de rencontre avec l'écrit et en accroît la nécessité. Les exercices d'Elsa ne peuvent développer des réelles compétences qu'au prix d'une prise de conscience (quand on commente les résultats), et d'un réinvestissement (quand on découvre de nouveaux textes).

Elsa fait travailler les élèves sur sept capacités différentes qui constituent l'activité de lecture. A chacune de ces capacités correspond une série d'exercices. Trois d'entre elles travaillent sur des unités inférieures à la phrase et les quatre autres au niveau de la phrase ou du texte.

Les trois séries travaillant sur les mots ou groupes de mots portent :

- sur l'élargissement et la vitesse de l'empan de lecture (et non de l'empan visuel ),

- sur le fonctionnement et l'enchaînement des empans dans la lecture d'un texte,

- sur les conduites de différenciation de formes proches (mots et groupes de mots).

Les quatre séries travaillant au-delà de la phrase portent :

- sur les capacités d'anticipation des mots (closure),

- sur l'organisation progressive d'une représentation mentale du texte grâce à des recherches sélectives d'informations,

- sur l'organisation progressive d'une représentation mentale du texte grâce à des consultations sélectives du matériau linguistique,

- sur le développement d'une lecture efficace qui trouve le meilleur équilibre entre le temps de consultation et la compréhension.

Elsa offre aux élèves un accès à ces séries d'exercices suivant trois modes différents. Ces modes sont choisis par l'intermédiaire de boutons présents sur l'écran de démarrage du logiciel.

Le Bouton entrainement permet à l'élève de poursuivre son travail dès lors qu'il est inscrit. Il est pris en charge automatiquement selon ses résultats et dans un ordre précis. Les exercices deviennent de plus en plus complexes au fur et à mesure que les résultats s'améliorent.

Une fois que l'élève a double-cliqué sur son nom, le logiciel prend automatiquement son entraînement en charge, à partir de l'endroit où il est rendu.

Sept exercices s'enchaînent toujours dans le même ordre. Chaque ensemble d'exercices est appelé "Plan" qui est constitué de la séquence : Série T - série A - série D - série E - série B - série C - série F.

Dans la version de démonstration, ce bouton est bien évidemment désactivé.

Le Bouton exercices au choix propose ou permet de refaire un exercice de l'entraînement autant de fois qu'on le souhaite. On ne peut refaire que les exercices déjà effectués.

On utilise Exercice au choix quand on a rencontré des difficultés pendant un exercice ou quand on l'a trouvé particulièrement intéressant. Il est donc possible de le refaire pour se rendre compte de ce qui s'est passé : quels mots sont difficiles ? quelles questions posent problèmes ? quel texte est ambigu ? etc.

L'Exercice au choix n'a aucune influence sur le déroulement de l'Entraînement. Voilà pourquoi il est possible de l'interrompre en cours de travail par le bouton [Stop].

Dans la version de démonstration, c'est ce bouton qui permet de découvrir les différentes séries d'exercices.

Le Bouton historique offre la possibilité de revoir le dernier exercice fait dans 5 séries d'entraînement : A, B, D, E et F. Ce visionnement peut se faire collectivement pour confronter des stratégies. Plusieurs enfants, ou un enfant avec son enseignant peuvent avoir ainsi des moments réguliers de réflexion sur la lecture.

Une fois qu'on a cliqué sur le nom de l'élève puis sur la série désirée, le dernier exercice de la série se déroule à l'écran. On y voit comment l'élève a fait l'exercice, quelles réponses il a données, quelles erreurs il a commises, par quels tâtonnements il résout une difficulté.

• Dans certains cas, séries A et B, l'élève refait l'exercice et peut comparer ses réponses à celles qu'il a données dans l'exercice réel.

• Dans la série D, il faut seulement refaire les questions qu'on n'a pas réussies.

Elsa bénéficie des avancées technologiques et pédagogiques liées à l'informatique et à l'expérimentation des logiciels de lecture, ainsi que des avancées scientifiques liées aux recherches sur la lecture.

Les séries d'exercices sont donc profondément renouvelées par rapport à Elmo.

La Série A aide à élargir l'empan de lecture. Elle porte sur des mots ou des groupes de mots isolés extraits de l'ensemble des textes des autres séries. Un groupe de mots-signal est présenté, suivi d'une liste de 5 groupes de mots, rapidement masqués par leur silhouette.

Après une phase de réglage, l'entraînement commence. Il concerne deux aspects : la taille de l'empan et son temps d'affichage qui vont varier en fonction des résultats

La Série B entraîne à élargir l'empan de lecture dans une situation proche de la lecture réelle d'un texte (il y a au moins trois fixations par ligne).

La série simule ce que le lecteur voit et ce qu'il regarde : des empans nets et des parties du texte plus ou moins floues selon leur proximité avec l'empan. Le texte s'affiche trois fois. Les empans apparaissent pendant un temps très bref sur le texte en silhouettes.

Une question est donc posée après chaque présentation. Elle peut porter sur 6 aspects du texte : titre, suite, résumé, style, extrait, auteur.

Comme dans la série T, le questionnement ne consiste pas seulement à restituer fidèlement des éléments du texte mais aussi à repérer leur organisation et se prononcer sur leur signification possible.

La Série C entraîne à bien faire la différence entre des mots qui se ressemblent soit par la forme, soit par le sens.

Un mot ou un groupe de mots-signal apparaît dans une liste, il peut y être plusieurs fois.

Le lecteur doit donc reconnaître le groupe de mots signal chaque fois qu'il apparaît : Il frappe alors la touche espace (ou le clique-gauche de la souris). Le lecteur doit également repérer la présence de groupes de mots synonymes : Il frappe alors la touche entree (ou le clique-droit de la souris).

Entre chaque liste apparaît un écran :Il montre deux sortes d'erreurs : soit le mot n'a pas été reconu (identification) soit il a été confondu avec un mot de sens proche (synonyme). Pour chaque sorte d'erreur, le logiciel indique si le lecteur s'est trompé en prenant un mot pour un autre (confusion) et l'inscrit dans la fenêtre du bas. Ou alors, s'il n'a pas réagi du tout à l'affichage du mot-signal (oubli) il le compte dans la case "Oubli".

La Série D entraîne deux compétences :

• localiser rapidement des informations dans un texte,

• construire un modèle mental du fonctionnement de ce texte.

Cette série oblige à une lecture partielle du texte : pour le consulter puis répondre aux questions qui lui sont posées, le lecteur dispose d'un temps de présentation du texte qui est beaucoup plus court que le temps de lecture intégrale.

Pour chaque question, il est donc amené à développer une lecture sélective (choisir les passages du texte qu'il lira ou ne lira pas) et/ou une lecture de recherche (parcourir rapidement le texte à la recherche des indices induits par la question).

Cette lecture partielle, à la fois, ne peut s'exercer que sur un écrit dont on connaît bien la structure et les articulations et contribue à construire cette représentation mentale. La série D est organisée pour atteindre ce but : à chaque fois qu'il entre dans le texte et qu'il en sort le lecteur passe par une silhouette du texte (une vue d'ensemble réduite du texte). Il doit attribuer un titre et un mot-clé à chaque partie du texte qu'il a visitée. Il est ainsi amené à prendre du recul, par rapport aux mots, à considérer le texte comme un tout.

Cette construction progressive d'une organisation géographique du texte (comme si le lecteur se dessinait mentalement une carte du texte) à travers l'exercice d'investigations locales est l'objectif précis de cette série.

La série E fait travailler sur l'anticipation de mots à l'intérieur d'un texte.

Les informations qui vont constituer l'horizon d'attente d'un mot appartiennent aussi bien à la compréhension globale du texte lu jusqu'ici qu'aux contraintes liées à son environnement immédiat.

L'élève lit librement le début du texte qui ne dépasse jamais le cadre d'un écran. Quand il a terminé, la suite s'affiche jusqu'au premier trou. Les 4 mots qui suivent sont en silhouette afin d'entraîner l'enfant à anticiper seulement à partir de ce qui précède car, en en situation réelle de lecture, ce qui suit est certes déjà présent, mais pas encore dans la zone de netteté.

Il dispose alors de 2 minutes pour trouver le mot manquant. En cas de mauvaise réponse, le logiciel affiche un commentaire et propose, selon le besoin, deux types d'aides différentes.

L'objectif de la série F est, comme pour la série D, de construire une représentation mentale du fonctionnement d'un texte.

Mais, cette fois, en prenant appui spécifiquement sur les éléments significatifs de son lexique.

Pour y parvenir, le lecteur doit faire le plus économiquement possible des hypothèses sur la globalité d'un texte à partir d'une sélection de mots qui restent positionnés sur une trame du texte.

La série F comprend 3 moments distincts :

• la présentation de trois sélections différentes du vocabulaire du texte (environ 20% des mots à chaque présentation),

• la vérification dynamique de la compréhension grâce à la tenue d'une fiche d'indexation,

• l'offre finale d'une lecture à vitesse contrôlée par l'effacement progressif du texte.

La série T sert à :

• repérer où en est chaque élève et adapter l'entraînement à son niveau,

• mesurer les progrès de chaque élève au bout des six séries d'exercices et ajuster un nouveau programme de travail.

• la série T est à la fois un bilan et un élan, une évaluation et une orientation. Cet exercice est celui qui se rapproche le plus de la lecture, activité complexe dans laquelle on distingue des éléments sans parvenir à les séparer.

Tout d'abord, le texte est annoncé par la couverture du livre ou du journal dont il est issu ainsi que par ses références (auteur, titre, éditeur…). Apparaît alors à l'écran un extrait de 2 à 5 pages que le lecteur a la possibilité de lire librement, de parcourir en tout sens, grâce aux flèches du bas de l'écran. On clique sur le bouton Fin quand la lecture est terminée.

Pour vérifier l'attention du lecteur, une série de 3 premières questions est posée : le texte a-t-il été lu assez attentivement pour que des informations brutes aient été mémorisées, pour que les réponses aux questions qui vont suivre ne soient pas le fruit de suppositions ou de déductions à partir de la forme des questions.

Une deuxième série de 6 questions va tenter d'évaluer l'état présent d'une compréhension, état forcément provisoire et imparfait que seules des discussions ou d'autres lectures pourront nourrir, affiner, transformer…

Ces questions portent sur le style d'écriture, l'interprétation et l'analyse du texte, la culture écrite (lien avec d'autres textes) et les raisons qu'un lecteur aurait de l'utiliser.

Il s‘agit moins de répondre vrai ou faux que de qualifier les réponses (titre-jeu de mots, titre-résumé, titre-analyse etc.). Pour cela, le lecteur fait glisser des étiquettes, - comme des post-it - sur des propositions.

L'expérience acquise avec Elmo a convaincu l'A.F.L. de la difficulté de conduire une politique de lecture à l'échelle du groupe-classe.

C'est pourquoi l'attention a été portée dans Elsa sur deux aspects :

- du côté de la théorisation, dans la majorité des séries, sous forme d'historique, est incluse la possibilité de revenir au déroulement de l'exercice pour le dernier passage effectué. L'élève a ainsi accès à une sorte de correction et l'enseignant peut travailler avec lui sur l'explicitation des raisons qui lui ont fait proposer ses réponses.

- du côté des aides, pour que le logiciel puisse donner les moyens de réussir les exercices. Ce qui est alors compté, ce n'est pas le nombre d'échecs mais le nombre d'aides utilisées pour réussir.

Enfin, Elsa comporte une bibliothèque de textes intégralement renouvelée. C'est finalement 305 textes qui ont été retenus, de la presse, de la fiction et des documentaires les plus récents ou les plus classiques. Ces ouvrages sont par ailleurs présentés, référencés et mis en réseau entre eux afin de jeter les bases d'une réelle culture de l'écrit prenant appui sur l'actualité de la littérature de jeunesse.

Elsa est ainsi au cœur de la BCD et du CDI. Presque toutes les séries questionnent les textes dans ce qu'ils disent, dans la manière qu'ils ont de le dire et dans ce qu'ils disent sans le dire.

Configuration minimum requise :
PC 386 avec 4 Mo de mémoire, carte accélératrice écran conseillée
Place sur le disque : 12 Mo
système d'exploitation : Windows 3.1


Paru dans la  Revue de l'EPI  n° 84 de décembre 1996.
Vous pouvez télécharger cet article au format .pdf (106 Ko).

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