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Discours de François Hollande sur l'École et la Nation à Orléans

En conclusion de son déplacement à Orléans le 9 février, François Hollande a prononcé un grand discours sur l'École et la Nation, revenant sur les valeurs de la République et l'éducation. (Extraits)

   ... La compétitivité c'est la capacité technologique, c'est l'investissement humain, c'est le savoir-faire, c'est le niveau de formation d'une Nation.

   C'est pourquoi j'ai proposé qu'il y ait un redressement – redressement de nos comptes publics, redressement de l'industrie, redressement de notre économie – mais un redressement dans la justice.

   Parce que nous sommes la France et que nous avons vocation à trouver par nous-mêmes les atouts, les forces, les capacités de nous redresser, tout en prenant parmi tous nos voisins ce qui peut nous servir de référence.

   Transition technologique, transition numérique, transition écologique ; tout ce que nous avons à faire, c'est de préparer l'avenir.

   Mais il faudra aussi préparer l'avenir. Et l'École fait partie des secteurs qu'il nous faudra sauvegarder, protéger, et même qu'il faudra considérer comme prioritaires.

   La République, c'est bien plus que des Institutions, qu'il conviendra d'ailleurs de rénover pour donner plus de pouvoir au Parlement, plus de libertés aux collectivités locales...

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   Chers amis, je suis venu vous parler de l'école, de la promesse républicaine. Parce que la première promesse de la République, c'est l'école. Je veux que la France retrouve les chemins de l'avenir avec confiance, avec puissance, avec tranquillité.

   C'est le redressement de la France. Le redressement, il est bien sûr économique, budgétaire, industriel. Mais il est aussi moral, éducatif, intellectuel. Tout se tient. La connaissance, le savoir, l'école : ce ne sont pas seulement des dépenses, ce sont des investissements. En France, il n'y aura pas de reprise économique durable s'il n'y a pas un investissement dans l'école. Tout démontre qu'il y a une corrélation étroite entre la qualification et l'emploi. Les mieux formés trouvent plus facilement que les autres les postes de travail qu'ils revendiquent. Et, de la même manière, plus un pays est capable d'élever son niveau de formation, de connaissance, de savoir, plus haut est son niveau de croissance.

   Tout ce qui doit être fait, c'est pour permettre l'épanouissement de l'élève. Et c'est ainsi que notre école sera une école de l'excellence.

   Il existe désormais un socle commun de compétences et de connaissances, inscrit dans la loi. Nous ne reviendrons pas sur ce principe. Et les programmes de l'école primaire et ceux du collège devront, en concertation avec les personnels, être revus afin d'être en cohérence avec ce nouveau socle qui sera lui-même repensé.

   Et faire de nos filières professionnelles des vraies filières d'excellence, avec des orientations positives et pas imposées, et des débouchées assurées, et pas subis. Au moment où nous parlons de réindustrialisation, de pacte productif, de patriotisme industriel, commençons à donner la formation au plus haut niveau à ces futurs techniciens ou ouvriers dont nous avons tant besoin, pour qu'ils deviennent demain, par la promotion, nos ingénieurs ! Du CAP au diplôme d'ingénieur, c'est une élite professionnelle que nous avons à former avec énergie, avec enthousiasme.

   Il faut aussi réserver aux bacheliers des filières technologiques et professionnelles des formations dans le supérieur – qui étaient prévues pour ces lycées et qui ont été captées, on le sait, par d'autres lycées qui ont vocation à fournir, paraît-il, les meilleurs.

   Je développerai aussi la culture scientifique, qui ne doit pas être un élément de sélection, mais une culture de l'expérience, de la recherche, de l'observation, de la créativité. (...) Et, de la même façon, le sport doit être regardé comme une discipline...

   Enfin, les nouvelles technologies ne peuvent pas rester à la porte de nos écoles, de nos établissements. Je sais l'effort que font les collectivités locales pour doter un certain nombre de nos établissements, lycées, collèges voire écoles de moyens numériques. Je le fais dans mon propre département. Et chaque élève de collège, dans mon département, reçoit dès la sixième un ordinateur portable. Que m'a-t-on dit, à ce moment-là ? On m'a dit : c'est terrible, vous allez changer la pédagogie. Le problème est que les enseignants n'ont pas été formés à ces nouvelles technologies. Il faudra faire un grand plan de formation pour ces nouvelles technologies, si nous voulons les diffuser. Si nous voulons faire en sorte que les manuels puissent être intégrés sur le plan numérique, dans les dotations que nous offrons aux élèves – ce qui allégera, quand même, le poids des cartables, vieille revendication des familles. Eh bien, là aussi, il faudra multiplier les usages, les contenus, les ressources pédagogiques, mettre des expériences en commun. Et je demanderai aux collectivités locales, dont je sais le rôle précieux, de conforter cette diffusion des nouvelles technologies, d'accompagner les usages. Parce que nous avons besoin de tous, pour refonder l'école. Bien sûr, l'État est le premier concerné. C'est sa responsabilité. Et les collectivités locales ont aussi leur part de dépenses à affecter aux écoles, aux collèges, aux régions, aux universités, aux lycées. Les régions le font de plus en plus, pour les universités.

   Je respecte tous les points de vue, toutes les expériences. Et je propose à chacun d'entrer dans cette concertation, sans exclusivité et sans a priori. Car il faudra faire cette refondation – et la faire ensemble. Notre seul guide doit être l'intérêt des élèves et l'intérêt de la Nation.

   Je fixe un calendrier et une méthode. La méthode, c'est la concertation puis le vote d'une loi. Le calendrier, ce sont des négociations durant l'été et une loi d'orientation et de programmation à l'automne.

   De la même manière, nous aurons aussi besoin de personnel pour organiser la transition entre nos lycées et l'enseignement supérieur.

   Mais dès la rentrée 2012, il y aura des changements pour l'école !

http://francoishollande.fr/actualites/discours-de-francois-hollande-sur-l-ecole-et-la-nation-a-orleans/

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Association EPI
Mars 2012

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