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Une certaine vision de la culture informationnelle

Alexandre Serres, sur skhole.fr (juin 2009).

   La culture informationnelle peut être définie de plusieurs manières, notamment selon le sens donné au mot-valise de culture, et elle fait l'objet d'une grande multiplicité d'approches, de conceptions, de visions, actuellement en débat. Cette multiplicité d'approches peut être, selon nous, résumée de manière très schématique en deux grands « pôles » : d'une part, l'approche « sociologisante » de la culture informationnelle, appréhendée comme l'ensemble des usages, des pratiques, des représentations, des savoirs spontanés... d'une population donnée, concernant l'information (la culture informationnelle des étudiants, des lycéens, etc.) ; d'autre part, l'approche éducative, socio-politique, selon laquelle la culture informationnelle constitue un projet, un objectif à atteindre, mais aussi un ensemble de contenus, de savoirs, de notions. À l'évidence, ces deux approches, ces deux pôles (« sociologique et éducatif », pour dire vite) sont étroitement complémentaires, car pour bâtir un projet éducatif sur l'information, il est indispensable de partir de l'observation des usages et des représentations et de prendre en compte les nouvelles pratiques informationnelles des jeunes.

   L'auteur et le GRCDI, petit groupe de recherche fondé par l'URFIST de Rennes et regroupant une douzaine de personnes, se situent plutôt dans le « pôle éducatif » de la culture informationnelle, du côté des savoirs, des fondements et des finalités, ce qui n'invalide nullement l'autre pôle, celui des usages, des pratiques et des représentations. Et dans ce pôle éducatif, l'auteur met en évidence trois grandes questions permettant de poser la problématique de la culture informationnelle dans toute sa complexité : penser la culture informationnelle, développer une approche globale, ouverte, non exclusive et poser et discuter sans cesse la question des finalités (à quoi veut-on former et pour quoi faire ?). À ces grandes questions s'ajoute une quatrième, également essentielle : celle des contenus didactiques de cette culture informationnelle, sur laquelle travaillent plusieurs membres du GRCDI. Toutes ces questions sont étroitement reliées.

   L'auteur centre une grande partie de son propos sur la première de ces questions, celle de la technique, en développant sa propre approche personnelle. Donner la primauté, aux plans théorique et épistémique, aux relations entre la culture informationnelle et la question de la technique, celle-ci débordant celle-là de toutes parts, nécessite de réfléchir à trois types de questionnements imbriqués : penser les supports, penser le numérique, penser les contradictions entre l'école et le numérique.

   Pour Alexandre Serres la culture informationnelle devrait, sinon englober, du moins mieux articuler les trois cultures et les trois formations, info-documentaire, informatique et d'éducation aux médias.

   Ce court aperçu ne doit pas dispenser de la lecture des 9 pages d'un article qui, s'il n'aborde pas les modalités concrètes (quels enseignements, à quels élèves, quand ?) n'en est pas moins très argumenté. À lire au calme, en sacrifiant à « l'éloge de la lenteur ». Ce que l'on sait de moins en moins faire à l'ère d'Internet !

http://skhole.fr/une-certaine-vision-de-la-culture-informationnelle.

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Association EPI
Mars 2010

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