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LA FORMATION INITIALE ET CONTINUE DES MAÎTRES

Rapport de l'Inspection générale de l'Éducation nationale
au Ministre de la Jeunesse, de l'Éducation nationale et de la Recherche
et au Ministre délégué à l'Enseignement scolaire

http://www.education.gouv.fr/rapport/

Février 2003

     Le champ du rapport est celui de la formation initiale et continue des maîtres qui exercent dans les écoles (maternelles et élémentaires), les collèges et les lycées (voies générale, technologique et professionnelle), qu'ils soient contractuels, auxiliaires ou titulaires des différents corps et que leur statut de titulaire soit le résultat de la réussite à un concours des différents types (concours externes, internes, spéciaux ou réservés ) ou de l'inscription sur une liste d'aptitude. L'agrégation fait pleinement partie du champ.

     Ce rapport est important dans la mesure où l'on prévoit le renouvellement de 50 % des corps enseignants des premier et second degré dans les dix prochaines années.

     Il n'est pas de notre compétence d'en faire une lecture critique exhaustive. Nous nous contenterons de pointer un certain nombre de déclarations et de propositions dont certaines rejoignent celles de l'EPI notamment dans le domaine de l'informatique et des TICE.

     Tout d'abord, une remarque d'ordre général. Ce rapport, contrairement à d'autres émanant de l'IGEN, ne donne pas dans la langue de bois. La charge contre les IUFM est claire et le rapport en préconise de fait la disparition, selon la méthode bien connue : plutôt que d'améliorer ce qui est améliorable, on supprime. Ça ne vous rappelle rien ?

     Mais intéressons-nous à notre domaine spécifique :

  • Remarquons tout d'abord que dans la liste des treize inspecteurs généraux co-signataires de ce rapport ne figurent ni Anne-Marie Bardi, ni Jean-Michel Bérard pourtant spécialistes des TICE. Curieux pour un rapport qui se veut prospectif ;

  • Ceci expliquant certainement cela, sur 70 pages une trentaine de lignes (dispersées) concernent les TICE et jamais l'informatique en tant que discipline ;

  • Ces quelques lignes émanent visiblement d'auteurs dont l'enthousiasme pour les TICE est toujours aussi modéré. Si en page 7 on peut lire « que se joue une évolution assez décisive de la médiation pédagogique grâce à ces outils [les équipements informatiques] », en page 13 on ne peut s'empêcher de sursauter en lisant « La formation aux TIC a naturellement une place à part parmi les injonctions à se former..., rejoignant la pression de la mode et du marché ». (les italiques sont de l'EPI).

     Soyons honnêtes, cette phrase est immédiatement suivie par :
« Si l'on ne peut nier l'importance de l'objectif et de l'enjeu, on peut remarquer que l'institution n'a pas toujours imaginé les modèles de formation en phase avec cette question spécifique : un discours destiné à la fois à poser les vrais enjeux, à installer prudemment et de façon critique la banalité de demain et à rassurer des maîtres redoutant la mort de l'école n'a pas été tenu avec assez de clarté. Il n'est pas étonnant que des formations amenées dans cette improvisation aient pu entraîner une division des enseignants entre les passionnés, en quête des formations les plus pointues, et ceux qui affichaient leurs craintes, leurs réticences, voire leur mépris. »

     Ce qui est exact, mais que penser du discours de l'inspection générale qui fait, elle aussi, partie de « l'institution », nous semble-t-il ?

     Nous avons relevé un certain nombre de points avec lesquels nous sommes pleinement d'accord :

  • Nous partageons les préoccupations relatives à la reconstitution des effectifs d'enseignants (mais pourquoi reprendre le mot « vivier » comme s'il n'y avait pas de terme plus élégant et plus approprié !) ;

  • Nous approuvons l'idée de faire évoluer les formations et les concours de recrutement mais nous regrettons l'absence de propositions concrètes sur l'informatique (discipline) et les TICE.

     Nous sommes d'accord également avec :

  • le fait que l'État se préoccupe insuffisamment des écarts en équipements informatiques sur le territoire national, que les professeurs n'ont pas toujours la culture qui conviendrait en matière de recherche et d'usage des documents, « de la même façon on observe régulièrement le manque de recul de certains professeurs vis à vis de leurs outils ou de ceux de leurs élèves, comme les manuels d'enseignement, les photocopies, les écrans... ». On n'est pas passé loin... mais décidément le mot « ordinateur » est difficile à écrire ! Supposons qu'il est en filigrane dans les trois petits points ;

  • que « La formation continue ne fait pas partie des grandes fonctions historiques de l'Éducation nationale » et surtout qu'« Il est très surprenant que la participation à des stages de formation continue destinés à faire croître la compétence des maîtres ne soit pas prise en compte dans la gestion de leur carrière ». Très surprenant en effet. De même, qu'il soit « exceptionnel qu'on puisse obtenir le profil exact des connaissances et des compétences d'un élève d'IUFM ou d'un enseignant nouvellement arrivé dans un établissement » ;

  • qu'il est nécessaire « que l'effort de formation lourde voulu ou consenti par les enseignants..., soit pris en compte dans leur carrière, soit en bonification (réduction de l'ancienneté), soit par attribution de postes spécifiques, soit encore par inscription sur des tableaux d'avancement » ;

  • que la connaissance de la classe doit être apportée « par des formateurs suffisamment impliqués eux-mêmes dans l'enseignement pour être crédibles auprès des stagiaires et eux-mêmes utilisateurs, dans leur enseignement, des techniques qu'ils recommandent » ;

  • que l'État devrait faciliter de façon plus systématique les nouvelles médiations pédagogiques offertes par l'informatique : « laisser ces évolutions aux mains des seuls intérêts privés risquerait, en effet, de composer un paysage où l'éducation nationale pourrait ne trouver réponse qu'à ses attentes les plus rentables (disciplines à gros flux, etc.) ».

     Un rapport de plus diront certains. Mais il est difficile de faire l'économie d'une lecture attentive de ces 70 pages quand on s'intéresse à l'avenir des formations initiales et continues. Un certain nombre de disfonctionnements sont pointés sans complaisance.

     De grosses lacunes subsistent néanmoins dans le domaine de l'informatique et des technologies de l'information et de la communication.

Le texte intégral est sur http://www.education.gouv.fr/rapport/iufm03.pdf.

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